Le président Macky Sall va prendre les rênes de l’Union africaine, cette année, avec un agenda assez complexe marqué par des crises structurelles et conjoncturelles, notamment des coups d’Etat militaires (Guinée, Mali) et la menace djihadiste.
Invité de l’émission «Objection» de ce dimanche, Mamadou Diouf, Professeur d’histoire à l’université de Columbia (Usa) estime que la recherche de solutions à ces crises doit être une surpriorité pour le président Macky Sall.
«Il faut mettre l’accent sur ces crises et non sur la renaissance africaine et le panafricanisme», argue-t-il. Car, explique-t-il, «il y a un décalage entre l’idée de la renaissance africaine et la fondation socio-économique qui doit la porter. La question est de savoir quel est l’espace qui va porter cette idée ? Si l’idée de la renaissance africaine et du panafricanisme continue à être portée à l’intérieur des États comme un discours palliatif à une crise interne sans changer les institutions et les structures, sans avoir la possibilité de créer des réseaux, on n’ira nulle part».
Aujourd’hui, fait constater le Pr. Diouf, les coups d’Etat sont en train de revenir, parce que «les sociétés sont bloquées à cause de leaders qui ont mis en place des systèmes autoritaires où ils veulent et doivent garder le pouvoir. Et c’est cette situation qui crée le coup d’Etat militaire, parce qu’il y a une impasse».
La solution, selon lui, c’est «d’établir de vraies démocraties avec une administration des élections acceptables par tout le monde». Un défi que doit relever le nouveau président de l’UA, Macky Sall.