Depuis l’adoption de la loi ultra-répressive sur la sécurité nationale votée sur ordre de Pékin, la presse indépendante ne peut plus travailler à Hong Kong. Après la descente de police visant un célèbre site d’information très populaire la semaine dernière, l’une des dernières rédactions critiques du pouvoir hongkongais vient de faire un choix radical. La publication en ligne cesse d’elle-même son activité pour éviter les poursuites et préserver ses équipes.
« Nous aimons tous profondément ce territoire, plaident les journalistes de Citizen News. Mais ce qui nous tombe sur la tête aujourd’hui n’est pas une petite pluie. C’est un ouragan. Et nous ne pouvons plus nous permettre de décrire sans peur notre réalité ».
« Ce que nous comprenions de la liberté de la presse a profondément évolué, explique Chris Yeung, le rédacteur en chef de Citizen News. Hong Kong s’est toujours vue comme une société pluraliste et diverse, où les voix indépendantes servaient les intérêts du peuple. Mais le climat dans lequel travaillent les médias se durcit se jour en jour. Ceux qui sont considérés comme trop critiques ou fauteurs de troubles sont de plus en plus vulnérables. Voilà pourquoi nous avons pris cette décision. »
Citizen News se met à l’arrêt dès mardi matin. Le site ne sera plus mis à jour et devrait fermer définitivement dans les semaines qui viennent. Avec la perquisition et la fermeture forcée de Stand News la semaine dernière, les plateformes d’information pro-démocratie encore actives à Hong Kong se comptent désormais sur les doigts d’une main et vivent sans doute leurs dernières heures.
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