Tunisie : Noureddine Bhiri est « entre la vie et la mort » selon sa femme, qui dénonce un enlèvement

Saïda Akremi, l’épouse de l’ex-ministre tunisien de la Justice et vice-président d’Ennahda, Noureddine Bhiri, arrêté le 31 décembre et hospitalisé depuis, a dénoncé sur l’antenne de France 24 les conditions de son interpellation qu’elle qualifie de « kidnapping ». L’avocate de profession rend « responsable » le président Kaïs Saïed de la situation dans laquelle se trouve son mari.

« Mon mari a été kidnappé, il est toujours séquestré illégalement et je le considère comme porté disparu puisque je n’ai aucune information sur son sort », accuse Saïda Akremi, épouse de l’ex-ministre tunisien de la Justice Noureddine Bhiri, invitée mardi 4 janvier de l’Entretien sur l’antenne arabophone de France 24.

L’homme politique âgé de 63 ans, vice-président du parti islamiste Ennahda, avait été arrêté le matin du 31 décembre par des hommes en civil devant son domicile, et conduit vers un lieu inconnu.

Le ministre tunisien de l’Intérieur Taoufik Charfeddine a justifié lundi l’arrestation de Noureddine Bhiri, par « des soupçons de terrorisme dans le dossier », assurant que ce dernier est hospitalisé parce qu’il refuse toute alimentation et médicaments, et qu’il est « bien traité ».

Selon une délégation de l’Instance de prévention de la torture (INPT, autorité indépendante) et du Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme qui lui a rendu visite, Noureddine Bhiri est hospitalisé depuis dimanche « sous surveillance rapprochée en cardiologie » à Bizerte (nord), car il est atteint de plusieurs maladies chroniques, diabète et hypertension, notamment.

Six jours après son arrestation, il refuse toujours « toute nourriture et de prendre ses médicaments », a indiqué mercredi Abderrazk Kilani, un membre de son comité de défense, ajoutant que l’ancien ministre souffrait désormais de « problèmes rénaux ».

« L’état de santé de mon mari est fragile, or depuis son enlèvement, il refuse de se nourrir et de prendre ses nombreux médicaments », confie Saïda Akremi, alors que le parti Ennahda a annoncé lundi que Noureddine Bhiri était en grève de la faim. Il est entre la vie et la mort, et je rends responsable de sa vie le président Kaïs Saïed et le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, ainsi que tous ceux qui ont pris la décision de l’enlever et l’ont appliquée ».

Le ministre de l’Intérieur a indiqué à la presse avoir proposé à l’épouse de Noureddine Bhiri de lui rendre visite, accompagnée de son médecin traitant, ce que celle-ci a refusé, selon lui. Une version que conteste Saïda Akremi, avocate de profession. « C’est un mensonge, ce ministre ne m’a jamais contactée », insiste-t-elle.

Plainte pour « kidnapping »

Saïda Akremi demande la « stricte » application de la loi et explique avoir porté plainte contre Taoufik Charfeddine. De son côté, Samir Dilou, avocat et député d’Ennahda, a affirmé devant la presse lundi que l’arrestation de Noureddine Bhiri était « une affaire politique et une instrumentalisation de la justice », annonçant une plainte pour « kidnapping » contre le président et le ministre de l’Intérieur.

« Sommes-nous toujours dans un État de droit ou sommes-nous désormais régis par la loi de la jungle ? demande Saïda Akremi. Lors de son enlèvement par des inconnus sortis de voitures noires non-immatriculées, mon mari a été violemment battu, et j’ai moi-même été frappée et mon téléphone a été confisqué. C’est comme cela que s’applique la loi ? C’est comme cela qu’est notifié un placement en résidence surveillée ? »

Le ministre de l’Intérieur a indiqué de son côté avoir respecté la législation tunisienne. Il a également assuré avoir « veillé personnellement à ce que [Noureddine Bhiri] soit bien traité ». « Nous avons fait notre devoir sécuritaire, légal et humain », a-t-il dit.

Ennahda est au cœur d’un bras de fer avec le président Kaïs Saïed depuis son coup de force du 25 juillet et sa décision de suspendre le Parlement, que ce parti contrôlait depuis une dizaine d’années.

Les décisions du chef de l‘État ont été qualifiées de « coup d’État » par Ennahda et plusieurs opposants, tandis que des ONG nationales et internationales ont dit redouter une dérive autoritaire.

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