Au Kazakhstan, les manifestations, qui durent depuis dimanche, prennent encore plus d’ampleur ce mercredi. Et ce, malgré la décision du président Kassym-Jomart Tokaïev de limoger le gouvernement et surtout de satisfaire la demande des protestataires de réduire le prix du gaz naturel compressé, dont le prix avait doublé au 1er janvier. Mais rien n’y fait, la protestation s’étend dans tout le pays, exprime des demandes politiques et devient plus violente.
avec notre correspondant régional, Régis Genté
La Russie appelle au « dialogue », et pas aux « émeutes » dans cette ex-république soviétique. Car dès ce mercredi matin, les Kazakhstanais se sont rassemblés sur les places des grandes villes du pays malgré le recul du gouvernement. Et ce après une nuit tendue un peu partout, comme à Almaty la capitale économique, ou Aktau, dans l’ouest pétrolier, sur les bords de la mer Caspienne.
Très vite, des foules de plusieurs milliers de personnes ont assiégé les akimat, les sièges de gouvernements locaux, nommés par le pouvoir central. Cela a été le cas à Aktobé, ville pétrolière de l’ouest du Kazakhstan, et à Almaty, capitale économique du pays, où un feu s’est déclaré dans une partie du bâtiment.
Dans d’autres villes comme Aktau, Atyrau, Chymket, les forces de l’ordre ont défendu ces bâtiments avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.
Ces scènes sont tout à faire inhabituelles, dans cette ex-république soviétique très autoritaire, de 18 millions d’habitants d’autant que le président Tokaïev y a déclaré hier mardi l’état d’urgence et un couvre-feu.
C’est le pouvoir qui est visé, notamment celui de l’ancien président Noursoultan Nazarbaïev, qui dirige toujours le pays à la tête du Conseil de Sécurité nationale.
Tout ce mardi, à travers le Kazakhstan, les manifestants ont crié en chœur : « Shal, ket ! » (« Vieil homme, va-t-en ! »).
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