Grand pays de football, le Cameroun accueille enfin sa Coupe d’Afrique des nations, à partir de dimanche et jusqu’au 6 février, un événement qui déclenche les passions du Caire à Dakar mais aussi dans le monde entier pour ses stars comme Riyad Mahrez ou Mohamed Salah.
Avec trois ans de retard, la 33e CAN pose enfin ses valises au Cameroun, pays fou de ballon, après un premier report en 2019, car les installations n’étaient pas prêtes, et un nouveau décalage d’un an par la faute de la pandémie de Covid-19.
Malgré les polémiques et les doutes des dernières semaines sur un nouveau report, les 24 équipes sont arrivées au Cameroun et se sont installées près des six stades de Yaoundé (2), Douala, Limbé, Bafoussam et Garoua, construits pour l’évènement ou rénovés.
Si quelques vedettes des clubs européens n’ont été libérées qu’après les matches du dernier week-end, comme les Sénégalais Édouard Mendy (Chelsea) et Sadio Mané (Liverpool), seules quelques têtes d’affiche manquent sur le plateau.
Certains joueurs majeurs ont privilégié leur club, comme le Marocain de Chelsea Hakim Ziyech ou le Malien Moussa Marega (Al-Hilal/KSA).
Quelques dents ont grincé au Nigeria pour l’absence de Victor Osimhen (Naples) pour Covid ou au Sénégal avec l’imbroglio entourant Ismaïla Sarr (Watford), convoqué malgré une blessure en club…
Valse d’entraîneurs
La tempête a aussi soufflé fort sur les bancs de touche, avec de nombreux changements de sélectionneurs quelques semaines avant le début de la compétition.
De nombreux techniciens français en ont fait les frais, comme Corentin Martins (Mauritanie), Didier Six (Guinée), Hubert Velud (Soudan) ou le Franco-Allemand Gernot Rohr (Nigeria), une instabilité surprenante.
Martins a été écarté après sept ans de service et deux qualifications historiques pour la CAN, et Rohr après un record de presque six ans sur le banc des Super Eagles, qu’il avait conduits au Mondial-2018 et aux barrages qualificatifs pour celui de 2022.
Bref, une certaine tension a régné avant le coup d’envoi du tournoi, mais désormais tout est en place.
Le tout frais président de la Fédération camerounaise (Fécafoot), la légende Samuel Eto’o, deux fois vainqueur du trophée (2000 et 2002), champion olympique (2000) et double vainqueur de la Ligue des champions, avec Barcelone (2006) et l’Inter Milan (2010) apporte son aura à la CAN, et pour relancer un football camerounais à la peine.
S’il dominait les compétitions africaines dans les années 1970/80, où ses meilleurs éléments évoluaient au pays, le foot camerounais de clubs est rentré dans le rang. Mais les fameux Lions Indomptables, première équipe africaine à disputer les quarts de finale d’une Coupe du monde (1990), restent des bêtes de compétition, sacrés une cinquième fois en 2017 grâce à leur force collective et leur science de la compétition.
Seuls les Pharaons d’Égypte ont fait mieux avec sept titres. Le Ghana en compte quatre, et le Nigeria trois.
A domicile, les hommes du Portugais Toni Conceiçao, qui découvre le foot africain, figurent parmi les favoris, même si la première CAN organisée sur leur sol en 1972 ne leur avait pas porté bonheur.
Ils s’étaient inclinés en demi-finale contre le Congo-Brazzaville (1-0), futur vainqueur.
Algérie, Cameroun et Sénégal en favoris
Placés dans le groupe A avec le Burkina Faso, leur premier adversaire dimanche au tout nouveau stade d’Olembé, à Yaoundé, l’Éthiopie et le Cap-Vert, les Camerounais devraient logiquement se qualifier, surtout avec la formule repêchant les quatre meilleurs troisièmes des six groupes.
Avec le pays organisateur, on retrouve le plateau habituel de favoris, avec en tête l’Algérie dirigée par Djamel Belmadi et sublimée par Ryad Mahrez, tenante du titre.
Le Sénégal et son armada, du gardien Mendy au buteur Mané, cherchera à coiffer enfin la couronne continentale, après deux finales perdues, en 2019 contre l’Algérie (1-0) et en 2002 contre le Cameroun (0-0, 3 t.a.b. à 2).
Derrière ce trio viennent les habituels poids lourds, l’Égypte de Mohamed Salah (Liverpool), la Côte d’Ivoire de Sébastien Haller (Ajax Amsterdam), le Maroc coaché par Vahid Halilhodzic, le Nigeria de Kelechi Iheanacho (Leicester) et la Tunisie de Wahbi Khazri (Saint-Etienne).
Deux « Petits Poucets » découvrent la scène continentale, la Gambie et les Comores, avec des rêves plein la tête, permis par ces fameuses places de meilleurs troisièmes pour rejoindre les huitièmes de finale.
Parmi les poids lourds du continent ne manquent que l’Afrique du Sud et la RD Congo. Pendant un mois le ballon africain tournera sans eux.