Donald Trump a « tenté d’empêcher un transfert pacifique du pouvoir », accuse Joe Biden

President Joe Biden takes off his face mask as he speaks from Statuary Hall at the U.S. Capitol to mark the one year anniversary of the Jan. 6 riot at the Capitol by supporters loyal to then-President Donald Trump, Thursday, Jan. 6, 2022, in Washington. (Greg Nash/Pool via AP)

À l’occasion du premier anniversaire de l’assaut meurtrier contre le Capitole à Washington, le président américain, Joe Biden, s’en est pris, jeudi, à son prédécesseur Donald Trump, qu’il a accusé d’avoir « tenté d’empêcher un transfert pacifique du pouvoir » lors de cet incident.

Le premier anniversaire de l’assaut du Capitole, qui a fait un mort, a offert un large espace politique à Donald Trump, plus que jamais au cœur de l’équation politique américaine. Le président américain Joe Biden a pris la parole et attaqué son prédécesseur, jeudi 6 janvier, dans le « hall des statues » de ce haut lieu symbolique, en compagnie de la vice-présidente, Kamala Harris. C’est dans ce même cadre imposant qu’il y a un an, les États-Unis et le monde, stupéfaits, ont vu parader des partisans de l’ancien président américain Donald Trump, tandis qu’au-dehors, d’autres émeutiers s’en prenaient aux forces de l’ordre.

« Pour la première fois dans l’histoire, un président n’a pas seulement perdu une élection, il a tenté d’empêcher un transfert pacifique du pouvoir », et ses partisans qui menaient l’attaque sur le Capitole, où siège le Congrès américain, « n’étaient pas un groupe de touristes, c’était une insurrection armée », a assuré le dirigeant démocrate lors de son discours en introduction d’une série de commémorations.

Donald Trump a « créé et répandu un tissu de mensonges » en dénonçant des fraudes qui lui auraient fait perdre l’élection présidentielle de 2020, a-t-il ajouté. « Il l’a fait car il préfère le pouvoir aux principes », a dit Joe Biden, soulignant que l’ex-président républicain avait « bâti son mensonge pendant des mois » avant le scrutin.

Joe Biden a longtemps choisi de traiter par le mépris son prédécesseur, en refusant par exemple de le nommer en public. Mais cette fois, le dirigeant démocrate est décidé à évoquer publiquement la « responsabilité particulière » de Donald Trump – sans le nommer, le désignant par « l’ancien président » ou « l’ancien président perdant » – dans ce déchaînement de violence.

« Je ne laisserai personne mettre le couteau sous la gorge de la démocratie » américaine, a promis Joe Biden, se présentant comme le défenseur de la démocratie. 

La réponse de Trump par communiqués

Sans se faire attendre, l’ex-président a enfilé les gants et riposté à coups de communiqués. Un premier pour dénoncer le « théâtre politique » qu’a selon lui constitué le discours de Joe Biden, destiné à faire oublier ses « échecs ».

« Tout ce qu’il touche se transforme en échec ! », a-t-il répété dans un deuxième communiqué, à quelques minutes d’intervalle. Avec un troisième, il a enfoncé le clou, maintenant que la dernière élection était « truquée », ce dont il n’a jamais apporté la preuve.

« N’oubliez jamais le crime de l’élection présidentielle de 2020. N’abandonnez jamais », a exhorté Donald Trump.

Donald Trump avait pourtant été contraint de renoncer à tenir une conférence de presse jeudi, et il semblait résigné à se tenir en retrait de cette journée de commémorations.

Les républicains, grands absents des commémorations

Les diatribes du tempétueux milliardaire ont été reprises par certains républicains, dont le sénateur Lindsey Graham. « Si la présidence Biden est en chute libre un an après le 6 janvier, ce n’est pas en raison de l’attaque contre notre Capitole, mais bien à cause de ses politiques ratées et de la faiblesse de son leadership », accuse l’élu de Caroline du Sud. Selon lui, Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris tentent de transformer l’assaut du Capitole en affaire politique.

Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a également accusé ses collègues démocrates « d’exploiter cet anniversaire pour promouvoir des objectifs politiques partisans ».

L’absence jeudi de la totalité ou presque des élus républicains aux commémorations organisées par le Congrès, à majorité démocrate, témoigne de l’ascendant immense de Donald Trump sur le parti. Aucun sénateur républicain n’a ainsi participé à un moment de silence organisé au Sénat. Dans l’autre chambre du Congrès, celle des représentants, seuls deux conservateurs de premier rang, l’ancien vice-président Dick Cheney et sa fille Liz Cheney, en rupture ouverte avec Donald Trump, se sont montrés.

Aucun ténor républicain non plus à la veillée sur les marches du Capitole, qui a conclu cette journée de commémorations.

1 Commentaire

Laisser un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

You may like