Muhammadu Buhari : « Je n’ai pas de favori pour 2023 dans mon parti »

Muhammadu Buhari parle de 2023. Le Président nigérian veut partir sans positionner un dauphin. Sa préoccupation, c’est de laisser à ses compatriotes un pays mieux géré.

Dans une récente interview, le Président nigérian, Muhammadu Buhari a encore parlé de la Présidentielle de 2023. À un an de la fin de son second mandat, le général est resté droit dans ses bottes, fidèle à sa parole d’officier, à la position qu’il avait déjà clairement affichée depuis plusieurs mois, celle de ne pas succomber à la tentation du mandat de trop. Pour Muhammadu Buhari, deux mandats, c’est deux mandats. Pas plus. Mieux, le dirigeant ne songe même pas à positionner un dauphin. « 2023 n’est pas mon problème. Je me soucie peu de qui me succède. Laissez la personne venir, qui qu’elle soit », lâche le chef de l’État nigérian. Muhammadu Buhari persiste et signe. Pas question pour lui de mettre quelqu’un sur orbite. « Je n’ai pas de favori pour 2023 dans mon parti. Je ne le ferai pas, car il sera éliminé avant que je le mentionne », tranche-t-il.

Un dauphin, c’est le cadet des soucis de Buhari ; l’important pour lui, c’est de tout faire dans les règles de l’art pour ne pas avoir à être traîné devant les tribunaux après sa retraite politique. C’est de travailler de sorte à ne pas être inquiété après son départ. Et il le dit ouvertement. Son ambition consiste à « travailler » à ce que « personne » ne lui demande « de venir témoigner devant un tribunal ». Et de poursuivre : « L’héritage que je compte laisser, c’est de m’assurer que nous nous conduisons avec intégrité. Ce qui signifie que nous arrêtions tous les vols autant que le système peut le permettre. Nous arrêterons le détournement. Et pour les Nigérians, c’est très important ».

Noble ambition pour ce général putschiste des années 1980 qui, le 7 septembre 2020, disait à ses homologues de la CEDEAO, lors d’un sommet tenu dans la capitale nigérienne : « Il est important qu’en tant que dirigeants de nos différents États membres de la CEDEAO, nous respections les dispositions constitutionnelles de nos pays, notamment en ce qui concerne la limitation des mandats. C’est un domaine qui génère des crises et des tensions politiques dans notre sous-région ».

Muhammadu Buhari tenait ces propos dans un contexte où la Côte d’Ivoire et la Guinée étaient agitées par de violentes manifestations de protestation contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara et de Alpha Condé. Mais, les ambitions de ce dernier ont été écourtées puisque moins d’un an après sa réélection au forceps pour le troisième mandat, les militaires dirigés par le lieutenant-colonel, Mamady Doumbouya, ont transformé le souhait du peuple guinéen en réalité, en mettant de côté le dirigeant octogénaire.

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