Le Kosovo était, il y a peu, le paradis des mineurs. Mais la situation énergétique est tendue aujourd’hui, et le minage est devenu illégal.
Au Sud de l’Europe, la région autonome du Kosovo est en proie à une véritable guerre énergétique. Le pays qui se bat pour son indépendance est actuellement touché par une pénurie d’électricité d’une ampleur inédite. Alors que le monde a les yeux tournés vers le CES et l’avenir, le pays lui vient d’être placé en état d’urgence, et les coupures de courant sont de plus en plus fréquentes.
Le petit pays d’Europe du Sud chercher dorénavant à proscrire les activités qui consomment trop d’énergie, ainsi le minage des cryptomonnaies est devenu une activité illégale dans la région. C’est la ministre de l’Énergie, Artane Rizvanolli, qui a fait l’annonce ce 4 janvier, alors que le pays était encore touché par des coupures de courant générales.
Car le minage n’est pas qu’une petite activité au Kosovo. Avec un prix de l’énergie parmi les bas du monde, la jeune république avait été la cible ces dernières années des mineurs venus du monde entier pour faire le plus de profit possible. Pour rappel, le minage consiste en la vérification informatique des transactions de cryptomonnaies, et donc le maintien de la blockchain.
Kosovo : le paradis des mineurs en sursis
Avec une économie des devises virtuelles qui prend de plus en plus d’ampleur, les opérations sont plus complexes que jamais, et la puissance nécessaire est donc décuplée. Avec un impact environnemental conséquent, le minage avait déjà été la cible de plusieurs critiques pour sa consommation électrique bien trop grande.
Interrogé par un reporter sur le terrain pour le média Reuters, un mineur expliquait que le Kosovo permettait de tirer des bénéfices bruts d’environ 2400 euros par mois pour 170 euros de dépenses mensuelles. C’est tout simplement le meilleur rapport du monde.
Mais voilà, depuis quelques semaines la situation est en train de changer. Il faut savoir que, déjà en temps normal, la situation électrique au Kosovo est compliquée, surtout en hiver. En effet, le pays est obligé d’importer 40% de son électricité pour permettre aux 1,8 million de personnes de se chauffer décemment.
Mais voilà, mi décembre la plus grande centrale électrique du pays a du fermer. Trop vétuste cette dernière avait besoin de réparation, et elle laissait alors un grand vide dans la région.
Un enchaînement malheureux
Mais alors que les travaux continuent dans cette centrale, les importations, notamment de gaz russe sont de plus en plus compliquées, et les prix grimpent en flèche. L’électricité devient alors une denrée rare est son utilisation est limitée au minimum vital. Aujourd’hui le pays est passé en état d’urgence énergétique, dans les faits le gouvernement a le droit de couper l’électricité a n’importe quel moment de la journée ou de la nuit, sans avoir à rendre de compte ou à prévenir la population. Cette situation, temporaire, a fait se multiplier les coupures dans le pays.
Le peuple kosovare, très remonté contre ses dirigeants a donc décidé de défiler dans la rue, notamment celles de la capitale Pristina. Les personnes descendues dans la rue demandent avant tout un retour à la normale de la situation et une démission de Rizvanolli, dont les actions, ou plutôt l’inaction, seraient, selon eux, l’une des raisons du problème.