Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Bruxelles contre le pass sanitaire et les restrictions liées à la pandémie de Covid-19, aux cris de « liberté », a constaté un journaliste de l’AFP.
Les contestataires -5.000 selon la police- ont défilé entre la gare de Bruxelles Nord jusqu’au quartier européen, à l’appel du mouvement « Ensemble pour la liberté », rassemblant plusieurs associations.
Des manifestations contre le certificat sanitaire – exigé pour accéder aux restaurants et aux événements culturels notamment – ont lieu régulièrement depuis plusieurs semaines dans la capitale belge.
Alors que de précédents rassemblements ont suscité des heurts avec les forces de l’ordre, la marche s’est déroulée cette fois globalement dans le calme, même si les policiers sont intervenus pour refouler un petit groupe de manifestants qui leur jetaient des « projectiles », non loin des bâtiments des institutions européennes.
Une trentaine d’interpellations ont eu lieu à l’issue de la manifestation, selon la police, qui avait aussi arrêté avant la marche 11 personnes en possession de « moyens pyrotechniques » et de matériel inflammable.
Les participants portaient des pancartes proclamant « Non à la dictature vaccinale » ou encore « Touche pas à nos enfants », en référence à la décision des autorités belges d’autoriser la vaccination des 5-11 ans.
« C’est une gestion de crise complètement absurde, qui porte énormément atteinte aux libertés et qui va vers un système à la chinoise, si on laisse faire », a dénoncé une manifestante, Danielle, refusant de donner son nom de famille, interrogée par l’AFP.
Le ministre belge de la Santé Frank Vandenbroucke s’est prononcé dimanche sur la chaîne de télévision RTL pour l’organisation d’un débat au Parlement fédéral « aussi vite que possible » sur l’obligation vaccinale ou l’instauration d’un pass vaccinal, comme en France.
« Les esprits évoluent. Il y a un an, je disais: l’obligation n’est pas une bonne idée, il faut convaincre les gens. Maintenant, en sachant qu’il faut vraiment vacciner 100% de la population, ce qui n’était pas notre idée il y a un an, on croyait que 70% était suffisant, il faut quand même une sorte de généralisation », a-t-il dit.
Il a toutefois indiqué n’avoir « pas du tout aimé les propos » du président français Emmanuel Macron qui a dit vouloir « emmerder » les non-vaccinés, estimant qu’il fallait « éviter ce type de polarisation ».
Le Premier ministre Alexander De Croo, qui a également pris ses distances avec les déclarations controversées du chef de l’Etat français, avait indiqué samedi dans une interview au Soir qu’il pouvait « se laisser convaincre » du bien-fondé de l’obligation vaccinale.