L’Afghanistan a besoin de plus de quatre milliards de dollars, selon l’ONU

Filippo Grandi, U.N. High Commissioner for Refugees, Alessandra Vellucci, Director of the United Nations Information Service (UNIS) and Martin Griffiths, U.N. Under-Secretary-General for Humanitarian Affairs and Emergency Relief Coordinator attend the launch of 2022 humanitarian response plans for Afghanistan and the region in Geneva, Switzerland January 10, 2022. REUTERS/Denis Balibouse

Les Nations unies ont demandé près de 4,4 milliards de dollars pour financer les besoins humanitaires des Afghans, dont le pays vit une dramatique crise économique. L’ONU assure que cette aide ira directement aux ONG sans passer par les Taliban.

L’ONU a besoin d’un montant record de 4,4 milliards de dollars pour financer l’aide à l’Afghanistan cette année. Les Nations unies souhaitent assurer un avenir à un pays menacé par une catastrophe humanitaire.

C’est seulement une solution d’urgence, mais « le fait est que sans [ce plan d’aide], il n’y aura pas d’avenir » pour l’Afghanistan, a assené Martin Griffiths, le sous-secrétaire général de l’ONU aux affaires humanitaires, au cours d’un point de presse, à Genève, lundi 10 janvier.

Ces 4,4 milliards de dollars demandés aux pays donateurs serviront à financer les besoins humanitaires cette année, le plus important montant jamais réclamé pour un seul pays, souligne un communiqué de l’organisation.

Ce montant serait consacré à étendre la livraison de nourriture et le soutien à l’agriculture, à financer des services de santé, des traitements contre la malnutrition, des refuges d’urgence, l’accès à l’eau et l’assainissement mais aussi l’éducation. Quelque 22 millions de personnes, plus de la moitié de la population du pays, a un besoin urgent d’aide.

Risque d’exode massif

Il faut aussi 623 millions de dollars de plus à l’ONU pour venir en aide aux 5,7 millions d’Afghans réfugiés, parfois depuis de longues années, dans cinq pays limitrophes, principalement l’Iran et le Pakistan.

Filippo Grandi, le Haut-Commissaire aux réfugiés, a mis en garde sans détour : « si le pays s’effondre, implose (…) alors on verra un exode beaucoup plus important de gens. Et ce mouvement de population sera difficile à gérer dans la région mais aussi au-delà, parce que cela ne va pas s’arrêter dans la région ».

Le pays est dirigé depuis le mois d’août par les Taliban, qui ont repris le pouvoir et chassé le gouvernement soutenu à bout de bras par la communauté internationale et la puissance militaire américaine après 20 ans de guérilla.

Le régime de sanctions mis en place pour tenter d’obtenir des concessions aux fondamentalistes islamistes sur les droits des femmes notamment, ont précipité le pays – déjà très dépendant de l’aide internationale – dans une profonde crise économique. Elle est encore aggravée par une sécheresse qui sévit depuis plusieurs années.

Argent versé aux ONG pour éviter les Taliban

Pour rassurer les donateurs, l’ONU a insisté que les fonds – qui représentent un quart du PIB officiel du pays – ne passeraient pas par les Taliban mais seraient utilisés directement par quelque 160 ONG et agences onusiennes sur le terrain.

Une distribution facilitée par la situation sécuritaire qui est la meilleure depuis des années, a souligné Martin Griffiths.

La décision du Conseil de sécurité, en décembre, de faciliter pendant un an l’aide humanitaire et des gestes de bonne volonté de Washington ont contribué à rassurer les acteurs financiers, paralysés par la peur de contrevenir aux sanctions et privant ainsi le pays des liquidités indispensables à son fonctionnement. 

En Afghanistan, fonctionnaires, enseignants, personnels soignants n’ont parfois pas été payés depuis des mois, créant désorganisation et chaos dans les services administratifs et les services de santé du pays.

afp

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