En France, les grossesses après 40 ans ont triplé depuis les années 80

Situation rare il y a encore une trentaine d’années, elle ne cesse aujourd’hui de se normaliser. La fécondité dite tardive, à 40 ans ou plus, augmente continuellement depuis les années 80, rapporte une étude de l’Insee portant sur 2019 et diffusée lundi sur son site internet.

En 2019 dans l’Hexagone, 42.800 bébés sont nés de mères âgées de 40 ans ou plus, soit 5,7% des naissances cette année-là. Entre 40 et 50 ans, 100 femmes mettraient donc au monde 10,2 enfants, selon l’institut de statistiques. Un taux de fécondité cumulé plus de trois fois supérieur à celui des années 80, où il oscillait autour de 3 enfants pour 100 femmes de 40 à 50 ans.

La fécondité tardive subit de 1920 à la fin des années 40 des mouvements de hausse et de baisse dus à différents facteurs (Seconde Guerre mondiale, baby-boom porté par des femmes de moins de 35 ans…), note l’étude. Mais de la fin des années 40 jusqu’en 1980, le taux de fécondité des quarantenaires diminue régulièrement. Il se stabilise alors avant de connaître un fort rebond.

Allongement des études, progrès scientifiques…

À l’origine de cette remontée, plusieurs raisons qui participent également au mouvement général de hausse de l’âge moyen à l’accouchement: l’allongement des études, les mises en couple plus tardives, le désir d’être stabilisée dans sa vie professionnelle avant de concevoir un enfant, la médicalisation de la contraception ou les progrès scientifiques.

Il existe aussi, pour ces femmes, le souhait d’avoir au moins un enfant en commun avec son conjoint. Huit naissances tardives sur dix sont issues de femmes vivant en couple. En tout, 32% de ces mises au monde sont le fait de couples n’ayant pas d’enfant commun vivant avec eux, c’est-à-dire soit parce que leur progéniture ne vit plus à leur domicile, soit parce qu’ils n’en n’ont pas en commun mais seulement d’unions précédentes.

En 2019, parmi les femmes ayant déjà travaillé, la fécondité est plus tardive concernant les cadres (11 enfants pour 100 femmes entre 40 et 50 ans) par rapport à celles des autres groupes sociaux (9 enfants pour 100 femmes).

Si celles qui n’ont jamais occupé d’emploi sont minoritaires (seulement 4% de femmes âgées de 40 à 50 ans en 2019), leur taux de fécondité tardive est le plus fort: 25 mises au monde pour 100 femmes.

Un phénomène commun aux pays riches

L’Insee souligne, enfin, que parmi les naissances tardives de 2019, un quart correspondent à des premières maternités. Parmi elles, les mères cadres sont les plus nombreuses (35%), par rapport aux artisanes, commerçantes et cheffes d’entreprise (29%), aux employées (24%) ou encore aux ouvrières (21%).

Ce phénomène n’est pas seulement propre à la France. Dans une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) datant de 2019, deux démographes soulignaient que les femmes donnant naissance à des enfants tardivement se retrouvaient dans l’ensemble des pays riches. Des observations qui concernaient particulièrement l’Italie, l’Espagne et le Portugal.

bmftv

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