Le chef de file de La France insoumise avait traité des journalistes de franceinfo d' »abrutis » et de « menteurs » dans une vidéo publiée sur son profil Facebook en octobre 2018.
Le député de La France insoumise et candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a été condamné mardi 11 janvier pour « injures publiques » et « diffamation publique » par le tribunal correctionnel de Paris. Il a été condamné à une amende de 500 euros avec sursis et devra verser 3 000 euros de dommages et intérêts à Radio France.
Son avocat, Me Matthieu Davy, a indiqué qu’il ferait appel de cette décision. « Nous sommes étonnés d’une décision aussi sévère contre la liberté d’expression d’un chef politique« , a-t-il déclaré à l’AFP.
L’avocate de Radio France, Me Sabrina Goldman, s’est au contraire félicitée d’une « décision très satisfaisante non seulement pour Radio France, mais pour tous les journalistes« , qui « reconnaît que Jean-Luc Mélenchon ne pouvait pas impunément appeler à la haine et a consacré le droit à la liberté d’informer« .
« Mencheurs, tricheurs, abrutis »
Jean-Luc Mélenchon était poursuivi pour des propos tenus dans une vidéo publiée sur son profil Facebook le 19 octobre 2018 : il y avait qualifié des journalistes de franceinfo d' »abrutis » et de « menteurs » après une enquête de la cellule investigation de Radio France sur sa campagne présidentielle de 2017 : « Les journalistes de franceinfo sont des menteurs, sont des tricheurs« , disait-il. « Ils ont l’air de ce qu’ils sont, c’est-à-dire d’abrutis. Pourrissez-les partout où vous pouvez ».
Cette vidéo avait été publiée trois jours après des perquisitions menées notamment au siège de LFI et au domicile de Jean-Luc Mélenchon dans le cadre d’une enquête du parquet de Paris sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017 durant laquelle sa conseillère en communication Sophia Chikirou était entendue en garde à vue. Le chef de file de La France insoumise avait dénoncé « une parfaite synchronisation » selon lui entre la police, la justice, l’Elysée et les médias et estimé faire l’objet d’un « pilonnage« .
À l’audience devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le 10 novembre, Jacques Monin, directeur de la cellule investigation de Radio France, cité comme témoin, avait expliqué que la date de publication de l’enquête avait été programmée deux mois auparavant, et non en réaction aux perquisitions.
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