Le président Emmanuel Macron a officialisé lundi le dispositif 17 cyber, un numéro d’urgence destiné à prendre en charge les cyberattaques.
“Le cyber est l’élément de menace de demain”. C’est sur cette déclaration que le gouvernement a officialisé, mardi 11 janvier, sa volonté de renforcer son plan d’action contre la cybercriminalité en France. Lors d’une séance de questions-réponses face à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a détaillé les mesures annoncées la veille par le Président de la République Emmanuel Macron. Parmi elles, le recrutement de 1500 “cyberdéfenseurs” aux forces de l’ordre, mais surtout la mise en place d’un numéro d’urgence.
Conscient que le phishing, le vol de données et les cyberattaques sont de plus en plus répandus, le gouvernement estime ainsi que d’ici cinq ans, “quasiment tous les citoyens” auront connu une tentative d’escroquerie sur Internet. Les entreprises ne seront d’ailleurs pas épargnées : l’année dernière, une sur deux a été victime d’une cyber malveillance. Un chiffre qui devrait augmenter dans les mois à venir.
17 Cyber
Pour répondre à l’augmentation des menaces cyber, le gouvernement souhaite ainsi créer un numéro d’urgence exclusivement dédié aux attaques en ligne. Destiné aux particuliers comme aux entreprises, il sera accessible 24 heures sur 24, et mettra les appelants en relation avec des experts travaillant au sein de structures comme l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) ou du ministère de l’Intérieur. Concrètement, cela pourrait permettre à un particulier qui reçoit des menaces de revenge porn d’appeler immédiatement le service, afin de connaitre les risques et les recours possibles face à ce type de situation. Cela vaudra aussi pour les mails de phishing accusant la victime de détention d’images pédopornographiques, ou pour les entreprises, qui pourraient être “immédiatement” accompagnées en cas d’attaque au ransomware.
Plus qu’un simple numéro d’urgence, les experts de cette cyberpolice pourront aussi jouer le rôle d’accompagnateurs juridiques auprès des victimes. Ils pourront ainsi la conseiller dans ses démarches, notamment dans le dépôt de plainte, et la sauvegarde de preuves numériques.
Le cyber reste virtuel
L’annonce gouvernementale au sujet de ce numéro d’urgence est indéniablement une bonne nouvelle. Pour autant, le projet semble encore très balbutiant, pour ne pas dire inexistant. Le ministère de l’Intérieur n’a pas encore donné de détails concrets autour du projet — à commencer par le numéro attribué au service, et reconnaît que “pour l’instant nous sommes plus dans l’intention que dans le concret”. Il faudra donc prendre son mal en patience pour les victimes. Le cadre juridique précis de ce 17 Cyber devrait être défini en mars prochain, au moment où le projet de loi de programmation et d’orientation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) sera présenté au Conseil des ministres.
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