Suite à la batterie de sanctions infligées par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali, plusieurs voix se sont élevées pour décrier cette décision. Parmi lesquelles, celles des chanteurs Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly. Dans ce sillage, le célèbre imam Mahmoud Dicko a tenu à faire entendre sa voix. Il déplore la décision prise par l’instance sous-régionale en la qualifiant d’ « injuste » pour l’ensemble des Maliens : « C’est avec le cœur meurtri que je viens délivrer un message car notre pays traverse une situation très difficile.
Je le dis clairement, le peuple du Mali ne mérite pas ces sanctions de la CEDEAO. Notre pays et notre peuple ont assez donné, il y a eu énormément de souffrance. Depuis des décennies nous traversons des situations très difficiles. J’ai toujours imploré l’indulgence et la compréhension de la communauté internationale face à la crise que nous traversons. Nous traversons une crise multidimensionnelle qui mérite une attention particulière. »
Dans cette épreuve, l’imam Dicko a incité les Maliens et notamment les jeunes à toujours rester la tête haute : « Nous sommes aujourd’hui face à notre destin, c’est le moment de montrer que nous sommes un peuple digne. Quelles que soient les sanctions que l’on nous inflige, on doit montrer que rien ne peut nous ébranler. Il ne faut pas que cette crise face en sorte que nous renonçons à ces valeurs qui sont les nôtres. »
Pour rappel, les pays d’Afrique de l’Ouest ont décidé de geler les avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation, mais aussi de suspendre les transactions avec Bamako, à l’exception des produits médicaux et des produits de première nécessité.
La CEDEAO a également décidé de retirer du Mali les ambassadeurs de tous les pays membres et annonce d’autres sanctions concernant l’aide financière. Des sanctions qui interviennent après l’incapacité des autorités maliennes de tenir des élections en février 2022. A la place, la junte au pouvoir avait proposé une transition pouvant aller jusqu’à 5 ans, une proposition inacceptable pour la CEDEAO.
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