Les Tonga déplorent d’importants dégâts après un tsunami provoqué par une éruption

La menace du tsunami qui a fait fuir les habitants des Tonga sur les hauteurs a pris fin dimanche. Ces îles du Pacifique ont désormais besoin de s’approvisionner en eau car le nuage de cendres provoqué par l’éruption volcanique à l’origine du raz-de-marée a engendré une contamination.

Le tsunami provoqué par la puissante éruption d’un volcan sous-marin des îles Tonga, dans le Pacifique sud, a causé des dégâts importants mais aucune victime, selon la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, dimanche 16 janvier. 

Le Centre d’alerte aux tsunamis pour le Pacifique (PTWC) a précisé à 03 h GMT que la menace de raz-de-marée était « globalement passée » pour les pays riverains de l’océan, même si de légères variations du niveau de la mer restent possibles pendant quelques heures.

« Le tsunami a eu un impact important sur le littoral nord de Nuku’alofa », la capitale des îles Tonga, « avec des bateaux et de gros rochers rejetés sur le rivage », mais aucune victime n’a été signalée, a précisé Jacinda Ardern. Elle a ajouté que l’étendue des dégâts était difficile à évaluer dans le petit royaume du Pacifique, vu que les communications ont été coupées.

Contamination de l’eau potable

« Nuku’alofa [la capitale] est couverte d’un épais nuage de cendres volcaniques, mais sinon la situation est calme et stable », a ajouté la Première ministre après être entrée en contact avec l’ambassade de son pays aux Tonga. Les Tonga ont besoin de s’approvisionner en eau, a-t-elle ajouté, car « le nuage de cendres a provoqué une contamination. »

La Nouvelle-Zélande va envoyer un avion militaire de reconnaissance pour survoler la région lundi si le nuage de cendres volcaniques le permet.

La Première ministre néo-zélandaise a déclaré qu’il n’y avait « aucune éruption importante en cours » et que les cendres avaient cessé de tomber. 

Des vues saisissantes prises de l’espace ont montré le moment de l’éruption vendredi du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai, sur une des îles inhabitées des Tonga : un énorme champignon de fumée et de cendres, et une vague immédiatement déclenchée. Des vagues de 1,2 mètre ont déferlé sur la capitale des Tonga, où les habitants ont déclaré avoir fui vers les hauteurs, laissant derrière eux des maisons inondées, tandis que des pierres et de la cendre tombaient du ciel.

Une onde de choc entendue jusqu’en Alaska

L’éruption a déclenché des tsunamis dans le Pacifique, avec des vagues de 1,74 mètre mesurées à Chanaral, au Chili, à plus de 10 000 kilomètres de là, et des vagues plus petites observées le long de la côte Pacifique, de l’Alaska au Mexique. Des vagues d’environ 1,2 mètre ont frappé la côte Pacifique du Japon.

En Californie, la ville de Santa Cruz a été touchée par des inondations dues à un raz-de-marée généré par le tsunami, selon des vidéos partagées par le service météorologique national américain. 

Le Pérou, où des « vagues anormales » ont été observées, selon la Défense civile, a fermé 22 ports par précaution et la police a indiqué avoir secouru 23 personnes sur la côte, sans préciser dans quelles circonstances.

L’éruption était si puissante qu’elle a même été entendue en Alaska, a tweeté l’Institut de géophysique de l’université d’Alaska à Fairbanks.

Le volcan sous-marin Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai, situé à environ 65 km de la capitale tongienne Nuku’alofa, avait émergé lors d’une éruption en 2009, et avait craché tant de gros rochers et de cendres dans l’air en 2015 qu’une nouvelle île de deux kilomètres de long sur un kilomètre de large et 100 mètres de haut s’est formée lorsqu’ils se sont déposés.

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