Souvent nommé par ses initiales IBK, l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta, évincé en 2020 par l’armée après sept années mouvementées au pouvoir, est décédé dimanche à l’âge de 76 ans. L’ancien président français, François Hollande, lui a rendu hommage sur l’antenne de France 24.
Quelques heures après l’annonce de la mort de l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dimanche 16 janvier, les réactions s’enchaînent sur les réseaux sociaux et dans la presse.
L’ex-chef d’État français, François Hollande, a salué « un Africain fier de son continent, qui travaillait en bonne intelligence avec ses collègues de l’ouest de l’Afrique ».
Interrogé par France 24, l’ancien président de la République française a également souligné la vigueur d’IBK dans sa lutte contre le jihadisme au Mali. « Je connaissais depuis longtemps monsieur Keïta, nous avons travaillé ensemble dans les opérations que nous avions déclenchées », a-t-il affirmé.
« C’était un amoureux de la langue française. […] Il était un homme de culture, il avait une très belle connaissance des auteurs africains et français, il était capable de déclamer des poèmes », a poursuivi François Hollande qui a rappelé l’attachement profond d’IBK à la langue de Molière, lui qui a vécu un quart de siècle en France.
Plus tôt dans la journée, un membre de sa famille annonçait sa mort sans préciser la cause de sa disparition. « Le président IBK est décédé ce matin à 09 h (GMT et locales) à son domicile » dans la capitale, où il vivait retiré, à l’écart de la vie publique.
La télévision publique malienne a annoncé dans un bandeau qu’un programme des obsèques serait annoncé « ultérieurement ».
« Un homme cultivé, un grand patriote et un panafricaniste »
La résidence de l’ancien président, située dans le sud-ouest de la capitale, était le théâtre dimanche après-midi d’un intense ballet de voitures de personnalités venues présenter leurs condoléances. Des policiers gardaient les entrées, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Dans la région, les hommages à l’ancien président décédé se multiplient.
Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop s’est dit « attristé d’apprendre la disparition de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta » et s’est incliné dans un message sur Twitter « avec une grande émotion devant sa mémoire ».
Très attristé d’apprendre la disparition de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Keïta avec lequel j’ai eu l’honneur de servir le Mali comme Ministre des Affaires Étrangères. C’est avec une grande émotion que je m’incline devant sa mémoire. Sincères condoléances à sa famille. pic.twitter.com/cdJz0NJMOh
— Amb. Abdoulaye Diop (@AbdoulayeDiop8) January 16, 2022
L’ex-président du Niger Mahamadou Issoufou, camarade du défunt au sein de l’Internationale socialiste, a salué « un homme cultivé, un grand patriote et un panafricaniste ».
Il y avait présidé la Séance de mise en place du premier bureau politique de notre parti. Par la suite j'ai travaillé avec lui au sein de l'internationale Socialiste et en tant que chef d'Etat. 2/3
— Issoufou Mahamadou (@IssoufouMhm) January 16, 2022
L’ancien premier Ministre, Moussa Mara, a lui parlé d’un « être agréable à vivre », assurant qu’il gardait de « bons souvenirs de leur collaboration » malgré les « péripéties de son mandat ». L’homme d’État malien reconnaît en IBK des « valeurs humaines très prononcées ».
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a présenté ses condoléances « les plus émues » à la famille d’IBK et au peuple malien, dans un message publié sur Twitter.
J’ai appris avec une grande tristesse le décès de mon frère, Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Président du Mali.
Je rends hommage à un grand homme d'Etat et un ami de la Côte d’Ivoire.
Mes condoléances les plus émues à son épouse Ami, à sa famille, ainsi qu’au peuple malien. pic.twitter.com/pH6aEDKfu2— Alassane Ouattara (@AOuattara_PRCI) January 16, 2022
Ibrahim Boubacar Keïta avait été chassé du pouvoir après des mois de mobilisation au sein d’une population exaspérée par les violences en tous genres – jihadistes, communautaires ou crapuleuses –, par la faillite des services de l’État et par une corruption réputée galopante.
reuters