Le ton monte entre Addis-Abeba et le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. La pomme de discorde ? La guerre au Tigré.
Plus rien ne va entre le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et les autorités de son pays, l’Éthiopie. Au cœur de la mésentente : le conflit au Tigré. Addis-Abeba accuse l’ancien ministre de la Santé de « désinformation nuisible » et de « mauvaise conduite », au sujet de la guerre au Tigré. Pour le gouvernement éthiopien, le patron de l’OMS « s’est ingéré dans les affaires internes de l’Éthiopie, y compris dans les relations de l’Éthiopie avec l’État d’Érythrée ».
Mieux, le gouvernement éthiopien ne s’en tient pas à cette accusation, puisqu’il allègue que le premier responsable de l’OMS, lui-même tigréen et ancien membre du TPLF, apporte un « soutien financier et technique » aux rebelles du Tigré, et pourrait même, par ses actes, porter préjudice à l’Organisation qu’il dirige en menaçant son intégrité.
L’OMS, pour sa part, se fend également d’un communiqué accusant Addis-Abeba de bloquer, depuis la mi-juillet 2021, la fourniture de médicaments et du matériel médical au Tigré. « L’OMS poursuivra ses appels au gouvernement éthiopien pour qu’il l’autorise à acheminer l’aide humanitaire au profit de 7 millions de personnes au Tigré, soumis à un “blocus de facto” de l’aide humanitaire », indique ce communiqué venant contredire les propos du gouvernement éthiopien qui a déjà accusé le TPLF de bloquer l’aide destinée à la région du Tigré.
Premier africain à diriger l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus est candidat à sa propre succession et le seul en lice pour l’élection prévue pour mai 2022. L’homme sait d’ores et déjà qu’il ne peut compter sur le soutien de son pays qui lui a ouvertement déclaré la guerre et appelé l’Organisation à enquêter sur lui.
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