Une Britannique de 50 ans a été retrouvée morte aux Tonga. Elle est le premier décès répertorié dans ce pays privé de connexions téléphoniques et Internet depuis samedi. Les premières estimations de l’ampleur de la crise font état de « dégâts considérables »
Un premier décès a été confirmé, mardi 18 janvier, dans les îles Tonga après la puissante éruption sous-marine qui a provoqué un tsunami ce weekend, alors que l’étendue des dommage pourrait être immense, selon de premières estimations.
L’archipel est privé de connexions téléphoniques et Internet, le cataclysme ayant sectionné un câble essentiel pour ses communications qui ne devrait pas être réparé avant des semaines. Et le nuage de cendres volcaniques empêche les avions d’atterrir.
Les informations depuis ce pays d’à peine 100 000 habitants, recouvert d’une couche de cendres après l’éruption qui a envoyé des ondes de choc dans le monde entier, n’arrivent qu’au compte-gouttes grâce à de rares téléphones satellite.
Une Britannique de 50 ans, Angela Glover, emportée par le tsunami aux Tonga après avoir essayé de sauver les chiens de son refuge, a été retrouvée morte, a déclaré sa famille sur la BBC. Elle est le premier décès répertorié dans le pays.
Deux femmes s’étaient également noyées samedi au Pérou, emportées par de fortes vagues consécutives à l’éruption. Ce pays sud-américain a été touché par une marée noire samedi dans la province de Callao, non loin de Lima, en raison de la violente houle au large des côtes liée à l’éruption volcanique aux Tonga.
Des dévastations immenses
La quantité de pétrole déversée n’a pas été précisée, mais les autorités ont indiqué lundi que la marée noire était désormais « sous contrôle ». Selon le ministre de l’Environnement, Rubén Ramirez, la pollution concerne « environ trois kilomètres » de plages qui ont été fermées.
Les agences internationales chargées d’évaluer les dommages ont fait état mardi de « dégâts considérables ». « D’après le peu d’informations dont nous disposons, l’échelle de la dévastation pourrait être immense, spécialement dans les îles les plus isolées », a déclaré Katie Greenwood, de la Fédération internationale de la Croix Rouge.
Les premières estimations de l’ampleur de la crise ont été transmises par téléphone satellitaire ou établies grâce à des survols de reconnaissance au-dessus d’un pays coupé du réseau internet après la rupture d’un câble.
Envoi d’avions militaires depuis la Nouvelle-Zélande et l’Australie
La Nouvelle-Zélande et l’Australie ont envoyé des avions militaires de reconnaissance lundi pour essayer d’évaluer depuis le ciel l’ampleur des dommages et de déterminer quels sont les besoins d’aide les plus urgents, selon la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern. « Nous savons que l’eau est un besoin immédiat », a-t-elle déclaré.
Les deux pays ont également mobilisé des avions de transport militaire C-130, prêts à décoller vers les Tonga une fois le nuage de cendres dissipé pour y parachuter de l’aide, voire y atterrir si l’état des pistes le permet.
Comme de nombreux autres pays, la France, « voisine du Royaume des Tonga » via la collectivité d’outre-mer de Wallis-et-Futuna, s’est dite « prête à répondre aux besoins les plus urgents de la population », selon un communiqué.
L’éruption, une des plus puissantes des dernières décennies dans le monde, a été entendue jusqu’en Alaska. Elle a déclenché un tsunami qui a inondé des côtes des États-Unis jusqu’au Chili ainsi qu’au Japon. Des cendres et des pluies acides se sont abattues sur une grande partie du Pacifique.
« Je pense que le pire, c’est la coupure et le fait que nous ne savons rien », a déclaré Filipo Motulalo, journaliste tongien qui travaille en Nouvelle-Zélande pour Pacific Media Network. « Il n’y a aucune communication », a-t-il ajouté. « Notre maison fait partie de celles qui sont proches de la zone qui a déjà été inondée, donc nous ne savons pas quels sont les dégâts ».
Le ministre australien du Développement international, Zed Seselja, a indiqué que des policiers australiens stationnés aux Tonga avaient envoyé un état des lieux « plutôt inquiétant ». « Les routes et certaines maisons ont subi des dommages assez importants », mais « une des bonnes nouvelles (…) c’est que l’aéroport n’a subi aucun dégât significatif », a déclaré le ministre.
« L’échelle de la dévastation pourrait être immense »
« D’après le peu d’informations dont nous disposons, l’échelle de la dévastation pourrait être immense, spécialement pour les îles les plus isolées », a déclaré pour sa part Katie Greenwood, de la Fédération internationale de la Croix Rouge.
Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a exprimé des inquiétudes pour deux îles, Mango et Fonoi, après des vols de surveillance ayant permis de constater « des dommages immobiliers considérables » après l’éruption de samedi.
Des vues saisissantes prises de l’espace en fin de semaine dernière montrent le moment de l’éruption du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai, sur une des îles inhabitées des Tonga : un énorme champignon de fumée et de cendres de 30 km de haut, suivi immédiatement du déclenchement d’un tsunami.
Des vagues de 1,2 mètre ont déferlé sur Nuku’alofa, où les habitants ont fui vers les hauteurs, laissant derrière eux des maisons inondées, tandis que des roches et de la cendre tombaient du ciel.
« Le sol a tremblé, la maison entière était secouée. Ça venait par vagues. Mon jeune frère pensait que des bombes explosaient près de chez nous », a relaté au site d’information Stuff une habitante des Tonga, Mere Taufa.
AFP
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