Après avoir abandonné les études depuis l’école primaire, faute de moyens, Oumar Senghor est très tôt devenu un soutien de famille. Il quitte ainsi son Joal natal pour tenter sa chance dans la populeuse capitale sénégalaise, Dakar. Aujourd’hui marié et père de trois enfants, il évolue dans le commerce ambulant et dit gagner dignement sa vie avec ce travail dans lequel il fait désormais partie des doyens.
En laissant famille et amis à Joal (une centaine de kilomètres de Dakar), Oumar Senghor savait très bien que la vie dans la capitale sénégalaise n’allait pas être de tout repos. Tous les jours, sans exception, à moins d’une santé défectueuse ou d’un empêchement, il parcourt les allées du Front de Terre, en quête de son pain quotidien. Il fait ce métier informel de marchand ambulant depuis plus de 30 ans. Même s’il n’est pas millionnaire, il s’estime heureux de son indépendance. « Je fais ce travail depuis plus de 30 ans. Je ne suis pas riche, mais j’arrive quand même à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille », a-t-il fait savoir.
Malgré les contraintes que connaissent les marchands ambulants de Dakar et plus précisément ceux du Front de Terre, avec souvent des automobilistes qui leur reproche de se faufiler entre les véhicules, et surtout les risques d’accident, Oumar Senghor s’en sort bien. Mieux, il a acquis une certaine expérience qui lui permet d’incarner le statut de conseiller auprès de ses pairs vendeurs, surtout les jeunes ambulants du secteur. L’homme, casquette bien vissée sur la tête, trouve toujours le mot juste pour encourager les siens à ne jamais baisser les bras face aux nombreuses difficultés. Aujourd’hui, il est devenu, en quelque sorte, le père spirituel de ces nouveaux venus dans le secteur.
« Je suis marié et père de trois enfants. Une famille que j’ai laissée au village, pour venir trouver de quoi les aider. Je vis seul à Dakar et à chaque fois, j’essaie d’envoyer quelque chose à ma femme, pour ses besoins, ceux des enfants, ainsi que leur scolarité. Certes, nous rencontrons beaucoup de difficultés dans ce travail, mais le fait de toujours penser à la famille nous donne plus de courage. Cela nous aide à surmonter certaines difficultés », confie l’homme, la mine subitement triste. Le soleil de plomb qu’il fait à certaines heures à Dakar, les intempéries qu’il doit affronter, un cocktail qui nécessite beaucoup de courage et de volonté pour y faire face. Malgré tout, Oumar Senghor garde espoir.
« Je suis conscient que je prends de l’âge, mais je ne perds jamais espoir. Mon rêve est toujours de parvenir un jour à ouvrir ma boutique de grossiste. Je ne refuserais pas non plus le soutien d’une bonne volonté. Mais, j’ai plus foi en Dieu qu’à tout autre chose, pour atteindre mon objectif. Car, de nos jours, les gens ne sont plus enclins à aider leurs semblables. La vie n’est pas facile du tout, il faut juste se battre honnêtement et dignement », a ajouté Oumar Senghor, qui vend généralement toutes sortes d’articles comme les becs de gaz, les anti-rats, les anti-cafards et autres anti-moustiques.
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