Covid-19 : les enseignants se préparent à une nouvelle journée d’action

Après une première journée de mobilisation le 13 janvier, les enseignants sont de nouveau appelés à manifester jeudi pour protester contre la gestion gouvernementale de la crise sanitaire.

Les enseignants se préparent à une nouvelle journée d’action, jeudi 20 janvier, pour protester contre la gestion de la crise sanitaire dans l’éducation, avec une manifestation dans l’après-midi à Paris qui « ne sera pas empêchée » par la préfecture de police, malgré le dépôt hors délai de la déclaration.

Revers pour les organisateurs, la manifestation parisienne n’avait dans un premier temps pas été autorisée. Le préfet de police n’avait pas pu « délivrer de récépissé » aux organisateurs dont la déclaration préalable n’avait pas été déposée dans les « délais légaux », à savoir plus de trois jours avant la journée de mobilisation.

Mercredi, dans un courrier adressé aux organisations syndicales et dont l’AFP a eu connaissance par des sources policières, le préfet Didier Lallement écrit qu’il n' »empêchera pas » le déroulement de cette manifestation, qui sera donc « tolérée », selon Christophe Lalande, secrétaire fédéral du syndicat Force ouvrière pour l’enseignement (FNEC FP-FO).

Comme lors de la précédente mobilisation, le 13 janvier, le cortège partira à 14h du jardin du Luxembourg, en direction du ministère de l’Éducation nationale.

Après une grève très suivie jeudi dernier, qui avait rassemblé tous les syndicats de l’éducation, plusieurs d’entre eux – FSU, CGT Éduc’action, FO et SUD Éducation, ainsi que la FCPE, première organisation de parents d’élèves, et les mouvements lycéens FIDL, MNL et La Voix lycéenne – avaient appelé à « poursuivre la mobilisation », en s’engageant « dans une nouvelle journée d’action jeudi, y compris par la grève ».

Ils estiment que « le chaos engendré par la gestion de la crise sanitaire mérite des réponses fortes, au-delà des engagements pris ».

Des annonces « pas suffisantes »

Jeudi dernier, exaspérés par la valse des protocoles sanitaires liés au Covid-19, les personnels de l’Éducation nationale s’étaient mis massivement en grève et avaient manifesté.

Près de 78 000 personnes avaient défilé en France, dont 8 200 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur ; 38,5 % des enseignants s’étaient mis en grève dans les écoles maternelles et élémentaires et 23,7 % dans les collèges et les lycées, selon le ministère de l’Éducation, la FSU, principal syndicat, annonçant des chiffres bien plus élevés (respectivement 75 % et 62 %).

Les syndicats avaient été reçus par le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, qui avaient promis « cinq millions de masques FFP2 » pour les enseignants et plus de remplaçants pour les professeurs absents.

Des annonces « pas suffisantes » pour les syndicats, qui ont appelé à « créer tous les postes nécessaires pour assurer les remplacements » et à « doter les écoles et établissements en matériel de protection en nombre suffisant, bien au-delà des volumes annoncés ». Ils ont d’ores et déjà appelé aussi à la grève le 27 janvier, dans le cadre de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour les salaires et l’emploi.

Mobilisation moindre attendue

« M. Castex et M. Blanquer ne répondent pas aux revendications, et même s’ils ont été ébranlés par la manifestation, ils n’ont pas pris la mesure du chaos qui règne dans les écoles et qui se poursuit », a souligné auprès de l’AFP Christophe Lalande de FO.

Cette fois, les syndicats s’attendent à une mobilisation moindre, tant en nombre de grévistes que de manifestants. Mais d’autres actions sont également prévues pour « entretenir la dynamique », parmi lesquelles des rassemblements, des opérations de tractage devant les établissements scolaires ou des « happenings » pour « mettre en avant les revendications », notamment sur le thème des vacances à Ibiza du ministre, selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées).

Dès mercredi soir, une dizaine de personnes, certaines en maillot de bain et portant des masques à l’effigie de Jean-Michel Blanquer, ont dansé devant le ministère de l’Éducation, sur le mur duquel avait été apposée une pancarte « Réunion protocole sanitaire en cours, ne pas déranger M. le ministre », selon des images diffusées sur Twitter par des vidéastes. Les forces de l’ordre les en ont délogées.

Cette nouvelle journée de mobilisation intervient alors que le ministre de l’Éducation est fragilisé par de vives critiques, après la révélation lundi par Mediapart qu’il était en vacances à Ibiza lorsqu’il a annoncé le protocole sanitaire dans les écoles pour la rentrée de janvier. « Un symbole terrible » selon les syndicats.

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