De plus en plus proche d’une candidature, Emmanuel Macron se déplace lundi dans la Creuse pour soigner le monde rural, alors que la confusion continue à régner à gauche, agitée par les dernières confidences de François Hollande.
A 76 jours du premier tour, le chef de l’Etat occupe le terrain avec cette nouvelle étape de son tour de France présidentiel, qui le conduira aussi mardi en Haute-Vienne, pour présenter son bilan sur les zones blanches, le retour des services publics ou les déserts médicaux.
Après le Cher et l’Allier mi-décembre, puis l’Aisne et le Nord mi-janvier, celui qui est parfois épinglé comme le « président des villes » arrive en force au lycée agricole d’Ahun (1.400 habitants) puis dans une maison de santé pluridisciplinaire de Bourganeuf (2.700 habitants), accompagné par un aréopage de ministres.
Mardi, Emmanuel Macron enchaînera avec une maison de France Services à Saint Léonard-de-Noblat (4.600 habitants) et enfin à Oradour-sur-Glane pour décorer le dernier survivant du massacre commis par les SS en 1944.
Il sera « à l’écoute » des territoires mais ne prévoit pas d’annonces, précise l’Elysée. Alors que la candidature d’Emmanuel Macron se précise, son entourage dit qu’il participera certainement à des émissions de débat, mais pas forcément avec les autres candidats avant le premier tour, même si tout reste possible.
L' »humour » de Hollande
Un ancien président de la République essaie également d’attirer l’attention médiatique en faisant remarquer à un lycéen lors d’une rencontre diffusée par France 3 qu’il n’était pas candidat « pour l’instant ».
« Comme ça ne va pas bien (dans le pays et à gauche, NDLR), c’est vrai qu’on pourrait se dire +est-ce qu’une candidature de plus serait utile+. Je ne sais pas, je ne pense pas d’ailleurs… », a-t-il ajouté, avant de dire qu’il allait « prendre la parole bientôt ».
Questionnée lundi sur RTL sur ces phrases énigmatiques, la candidate du parti socialiste Anne Hidalgo a ri jaune en faisant remarquer que « François Hollande, qu(‘elle) voi(t) régulièrement, a beaucoup d’humour ».
Une chose est sûre, l’ancien chef de l’Etat ne fait pas partie des sept personnalités de gauche que les 467.000 électeurs inscrits à la Primaire populaire vont départager du 27 au 30 janvier.
Mme Hidalgo a assuré ne pas « regretter » sa décision de ne pas participer à cette initiative citoyenne après le refus du candidat écologiste Yannick Jadot et « donne rendez-vous le 10 avril », date du premier tour de la présidentielle, à ceux qui pensent qu’elle va renoncer.
L’insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui refuse aussi d’être associé à la Primaire populaire, sera en meeting à Bordeaux lundi soir pendant que Yannick Jadot doit rencontrer des étudiants de la Sorbonne à Paris.
Le RN serre les rangs
Toujours à gauche, le communiste Fabien Roussel présente son programme à 11H00 au siège du PCF, une panoplie de 180 mesures parmi lesquelles certaines sont déjà connues, comme le triplement de l’ISF et le permis de conduire gratuit pour les moins de 25 ans.
A l’autre bout du spectre politique, Marine Le Pen, comme tous les lundi, rassemble ses troupes lors d’un bureau de campagne et un bureau exécutif du RN.
Il s’agit de serrer les rangs après l’opération de déstabilisation lancée par Eric Zemmour qui a fait son marché dans les rangs du parti en obtenant les ralliements des eurodéputés Jérôme Rivière et Gilbert Collard.
Dénonçant dimanche « une dérive du mercenariat », la candidate du RN a appelé les deux eurodéputés à renoncer à leur mandat.
Ces ralliements montrent une « dynamique pas favorable » à Marine Le Pen et sous-tendent « une révolution à droite », a estimé lundi le maire de Béziers Robert Ménard, soutien de Mme Le Pen et ami d’Eric Zemmour.
« C’est une catastrophe pour notre camp (…). On est en train de tout faire pour rater cette élection », a-t-il ajouté sur LCI.
Ancien allié de Mme Le Pen, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan présente lui ses voeux à la presse lundi, après avoir évoqué la veille le nom de l’ancien présentateur du 13 heures de TF1 Jean-Pierre Pernaut pour occuper un poste de « ministre de l’Aménagement du territoire » dans son gouvernement, si jamais il était élu.
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