Pour différents spécialistes, la tempête Alex, qui a frappé le sud-est de la France en octobre 2020, était une « bombe météorologique ». Dans l’arrière-pays niçois, elle a tourné à la catastrophe, des pluies diluviennes faisant sortir les cours d’eau de leurs lits. Les quelque 2 200 habitants du village de Tende, au cœur de la vallée de la Roya, vont rester coupés du monde pendant plusieurs semaines, sans eau courante ni électricité. Les routes ayant été emportées, ils ont été ravitaillés par hélicoptère. Depuis, les accès ont été rétablis mais les habitants n’ont pas tous pu rentrer chez eux. Les plaies de la tempête Alex sont encore bien ouvertes.
Le bilan humain du passage de cette tempête a été de 10 morts dans le département des Alpes-Maritimes, dont 8 personnes encore portées disparues. Parmi elles, le berger du village, Paul Giordano, a été emporté par les flots avec ses bêtes. Quelques 150 sépultures du cimetière ont été charriées sur plusieurs dizaines de kilomètres. Certains corps seront même retrouvés sur les plages italiennes.
Les routes et les ponts n’ont pas résisté à la pression de l’eau. Par endroits, des pans entier de montagne ont disparu. Des centaines de bâtiments et de routes détruits. Selon les autorités départementales, qui ont établi un bilan un an après le passage de la tempête, elle a provoqué des dégâts évalués à près d’un milliard d’euros, 13 000 personnes ayant été sinistrées.
Le 3 octobre 2020 au petit matin, la population de Tende ne pouvait que constater les dégâts. Ils sont considérables. Les Tendasques essaient depuis de relever leur village. Plus de 300 d’entre eux ont déjà quitté la commune. Bon nombre d’entre eux ne reviendront pas, traumatisés par la catastrophe. Et certaines maisons ont été trop fragilisées par les inondations. D’autres, entre colère et courage, ont fait le choix de se battre pour relancer l’activité économique et culturelle de leur village dévasté.
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