Demain, la Société civile va organiser une «manifestation géante» pour apporter son soutien au Peuple malien, après les sanctions de la Cedeao contre la junte.
Depuis presque un mois, le Mali vit une crise diplomatique, les pressions de la Cedeao s’intensifient sur les militaires. La Société civile, menée par L’Ong Horizon sans frontières, appelle à «une manifestation historique» ce vendredi, pour soutenir le Peuple malien frappé par l’embargo de la Cedeao. «Nous appelons à une manifestation transfrontalière, historique, à la hauteur de ces enjeux géopolitique, géoéconomique et géostratégique, à une mobilisation générale de toutes les organisations de la Société civile, des partis politiques, de toutes les personnalités de ce pays-là, à savoir les chefs religieux et coutumiers, les personnalités de tout bord, pour que la journée du vendredi soit une journée historique», a déclaré hier le président d’Horizon sans frontières, lors d’une conférence de presse en prélude de la manifestation, prévue ce vendredi 28 janvier à la Place de la Nation.
Aujourd’hui, il espère «une prise de conscience», surtout de la jeunesse. «Il y a eu une précipitation de la part de la Cedeao et il faudra qu’à l’issue de cette journée, ces entraves soient levées sans équivoque», informe Boubacar Sèye. Mais, il est toujours craintif. En assurant la présidence de l’Union européenne par Emmanuel Macron, «la France utilise l’Europe comme marche-pieds pour ses intérêts géopolitique, géostratégique au Mali». Pour lui, le Mali fait l’objet de beaucoup de convoitises, avec ses ressources minières. «Alors il faut protéger ces ressources», a-t-il fait savoir. «Sur ce point, le Sénégal étant la porte d’entrée, doit montrer sa grandeur», enchaîne-t-il.
«Le destin du Mali, c’est le destin du Sénégal»
Horizons sans frontières, soutenue par une vingtaine d’organisations de la Société civile comme Amnesty international, le Collectif des intellectuels du Sénégal, le Saes, la Convergence des peuples du Mali au Sénégal, réclame la levée de l’embargo «contre le Peuple malien». « Le Peuple malien a pris l’engagement de prendre son destin en main, en faisant des manifestations», affirme Mouhamed Alassane Dicko, membre du Collectif des Maliens pour le changement et le renouveau. En écho, Dr Aliou Sène, président de la Ligue africaine des citoyens (Lac), dénonce les sanctions de la Cedeao. «Le destin du Mali, c’est le destin du Sénégal.
Le Mali est la partie orientale du Sénégal et le Sénégal, la partie occidentale du Mali. Donc, si les Maliens ont le droit de demander soutien au Peuple africain et nous, Africains du Sénégal, nous avons le devoir de soutenir le Peuple malien. Nous disons non à ces sanctions qui sont injustes, inégales. Et il y a la main étrangère qui est derrière. Nous disons non à la Cedeao.» Quid des conséquences économiques ? Alla Dieng, président de l’Unacois-Yessal, insiste sur l’impact de cet embargo. «Nous ne soutenons pas les militaires, mais les sanctions sont trop lourdes», regrette M. Dieng.
1 Commentaire