Meilleur joueur du Championnat d’Afrique 2017 au Gabon, Christian Bassogog est un pur produit de l’académie de Samuel Eto’o Fils. AFRIK.COM a tenté de retracer le parcours du milieu offensif des Lions Indomptables du Cameroun, depuis son Douala natal.
Envoyé spécial au Cameroun,
Champion d’Afrique en titre en 2017 au Gabon, Christian Bassogog (26 ans), est issu d’une famille de dix enfants dont il est le sixième. Il grandit dans le quartier de New Bell Ngangue à Douala. Il commence sa carrière dans le centre de formation de Fundesport dont il est l’un des sélectionnés parmi les 400 enfants en formation dans ce centre. Il est aussi passé par l’académie de Samuel Eto’o Fils, avant de signer, en 2014, au Rainbow FC de Bamenda. Auparavant, il avait déjà fait ses preuves dans les tournois inter-quartiers. Comme Samuel Eto’o Fils, le milieu offensif des Lions Indomptables du Cameroun Christian Bassogog, meilleur joueur de la Coupe d’Afrique des Nations en 2017, est un pur produit de la formation du populeux quartier de New Bell. Si Eto’o vient de New Bell Bassa, Bassogog est de New Bell Ngangue, à Douala.
« Bassogog, je le connais depuis qu’il a commencé à jouer dans le quartier avec les autres enfants. C’est un petit que j’appelle mon fils qui me l’a amené ici. Comme ils faisaient des tournois inter-quartiers, ils sont une fois venus me dire qu’ils devraient participer à un tournoi de ce genre, mais qu’ils n’avaient pas de maillots. Ils voulaient que je leur achète des maillots, ce que j’ai d’ailleurs fait. Cela m’avait juste coûté 12 000 FCFA. Lors de ce fameux tournoi, j’étais comme leur président. Par la suite, à chaque match, je leur donnais tout ce dont ils avaient besoin. D’ailleurs j’ai un ami qui s’appelle Tatou, chaque fois que Bassogog marquait un but, il lui donnait 2 000 FCFA. Le jour de la finale de ce tournoi inter-quartiers, il a marqué deux buts et ils sont venus me remettre la coupe. C’était en 2014 », témoigne Mamadou Sillé Sow, sexagénaire sénégalais, qui tient une boutique au carrefour Roger Milla, à New Bell Ngangue.
Originaire de la ville Podor au Sénégal, l’homme a aussi fait savoir qu’il offrait des amuse-gueules à Christian Bassogog, à chaque fois que ce dernier venait le voir dans sa boutique. À quelque 500 mètres de là, dans le quartier, logeait la famille de la star camerounaise de football, dans une situation très précaire. Mais, Bassogog vivait avec sa tante, la sœur aînée de son père, à Banda, un village du Cameroun situé dans la commune de Kentzou, dans le département de la Kadey, région de l’Est. « Bassogog, est un petit qui n’est pas né avec une cuillère en or dans la bouche. Il a tant souffert pour être ce qu’il est devenu aujourd’hui. Ce n’était pas du tout facile pour lui, mais grâce à Dieu, il y est parvenu. Il vivait plus chez la grande sœur de son papa, à l’Est du Cameroun, à Banda », nous révèle un des restaurateurs du quartier, Signé Pierre Christian alias « Eto’o », qui habite à côté de la maison familiale de Christian Bassogog.
« Tout ce qu’on raconte sur les réseaux sociaux est faux. Il n’a jamais eu de fille qui a 19 ans. Je le connais depuis qu’il est tout petit. Pendant les vacances, il venait jouer avec nous au stade qui est tout juste derrière. C’est quelqu’un qui nous soutient beaucoup dans le quartier. Il a déjà réalisé beaucoup de forages dans le New Bell Ngangue », a-t-il également fait savoir. Alors qu’on tournait dans le quartier pour visiter le terrain où jouait Christian Bassogog avec ses amis et aussi les différents forages qu’il a mis à la disposition de la population, nous faisons la rencontre de l’un de ses frères, venu nous trouver au carrefour Roger Milla. Ce dernier révèle que les parents ne voulaient pas que leur fils joue au football. Ils auraient voulu que Christian Bassogog poursuive ses études.
« C’est normal que chaque parent qui a un enfant préfère le voir étudier plutôt que de faire autre chose. Maintenant, les enfants d‘aujourd’hui ont leur choix. Vous savez, quand on grandit, qu’on quitte l’adolescence pour atteindre la majorité, on sait ce qu’on veut… Par la suite, les parents l’ont laissé suivre son destin », confie son jeune frère, Edson Bassogog, qui raconte que les parents étaient émus après le sacre du Cameroun, en 2017 au Gabon. Une compétition à l’issue de laquelle Christian Bassogog a été désigné meilleur joueur. « La maman n’en revenait pas. Elle a laissé partir seul son enfant, qui est revenu avec tout le peuple. Le papa était là et c’était très émouvant dans la famille », rappelle-t-il tout fier.
Depuis, Christian Bassogog a quitté le quartier New Bell Ngangue pour aller s »installer à Bonamoussadi où vivent les riches du Cameroun. Il est désormais marié et père de deux filles, dont la première a 6 ans et la seconde juste quelques mois. Christian Bassogog, pour mémoire, c’est ce joueur qui avait cassé sa tirelire pour offrir la somme de 10 millions FCFA aux étudiants camerounais vivant en Chine, au plus haut de la pandémie du Coronavirus, en 2020. Un acte qui avait attiré tous les projecteurs du Cameroun sur sa personne. Pour cette édition de la Coupe d’Afrique au Cameroun, Christian Bassogog a joué pendant 36 minutes, lors de deux matrchs : contre le Burkina Faso et les Comores.
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