Une mère américaine a déposé plainte contre Snapchat et Instragram qu’elle accuse d’avoir provoqué le suicide de sa fille de 11 ans, accro aux réseaux sociaux.
Tammy Rodriguez affirme avoir tenté de sauver sa fille, lui apportant toute l’aide médicale nécessaire. Mais cette dernière a fugué plusieurs fois lorsque sa mère a essayé de lui prendre ses appareils connectés. Tammy Rodriguez explique avoir envoyé sa fille suivre une thérapie suite à laquelle le médecin a déclaré «n’avoir jamais vu de patient aussi sévèrement accro aux réseaux sociaux». Avant de se donner la mort, Selena avait perdu le sommeil. La pandémie de coronavirus n’a fait qu’empirer la situation, provoquant chez la jeune fille un trouble de l’alimentation. Elle a également commencé à s’automutiler. Selena a suivi plusieurs traitements psychiatriques mais qui n’ont eu aucun effet, la pré-adolescente devenant même de plus en plus violente physiquement et mentalement envers sa mère et ses frères et sœurs.
Les réseaux sociaux en ligne de mire
D’après le «Hartford Courant », la plainte affirme que des hommes adultes ont réussi à solliciter auprès de Selena du contenu sexuellement explicite. Ce contenu aurait ensuite été partagé avec des camarades de sa classe. La mère accuse Snapchat et Facebook de n’avoir pas mis en place de garanties qui auraient protégé l’enfant de 11 ans contre les contenus dangereux et abusifs. Les deux sociétés sont également accusées de ne pas vérifier l’âge et l’identité des mineurs ou d’avoir un contrôle parental adéquat.
Cette affaire survient alors que les réseaux sociaux font face à un examen de plus en plus minutieux de leurs effets sur les jeunes utilisateurs. En octobre dernier, l’ancienne chef de produit Facebook, Frances Haugen, a déclaré aux législateurs que Facebook accordait la priorité au profit plutôt qu’à la sécurité des utilisateurs. Entre-temps, en novembre, dix États ont lancé une enquête pour savoir si Meta avait violé les lois sur la protection des consommateurs en essayant d’attirer des enfants sur ses plateformes, y compris Instagram. «Facebook, maintenant Meta, n’a pas réussi à protéger les jeunes sur ses plateformes et a plutôt choisi d’ignorer ou, dans certains cas, de doubler les manipulations connues qui constituent une menace réelle pour la santé physique et mentale avec pour but d’exploiter les enfants dans l’intérêt du profit», a écrit le procureur général du Massachusetts, Maura Healey, une démocrate, dans un communiqué en novembre.
«Les utilisateurs d’Instagram doivent être âgés d’au moins 13 ans, et nous demandons depuis longtemps aux nouveaux membres d’indiquer leur âge lorsqu’ils s’inscrivent. Même si de nombreux internautes font preuve d’honnêteté, nous savons que certains jeunes peuvent mentir à propos de leur date de naissance. Nous souhaitons prendre plus de mesures pour éviter ce problème, mais vérifier l’âge des gens en ligne est un défi complexe auquel se heurtent de nombreux acteurs de notre secteur», avait écrit Instagram en mars 2021 , au moment d’annoncer ses nouvelles mesures de protection. «Pour empêcher les adultes d’envoyer des messages indésirables aux adolescents, nous lançons une nouvelle fonctionnalité qui leur interdit de contacter les personnes de moins de 18 ans qui ne sont pas abonnées à leur compte», avait encore assuré la plateforme.