Burkina Faso : que va décider la CEDEAO ce jour ?

Un sommet extraordinaire de la CEDEAO se penche, ce vendredi, sur la situation au Burkina Faso. Le moment de prendre les premières décisions.

Les chefs d’État de la CEDEAO doivent se réunir virtuellement, ce vendredi 28 janvier, pour se pencher sur le cas du Burkina Faso, dans le cadre d’un sommet extraordinaire. Pour décider quoi ? Généralement, la première chose qui se décide dans des situations pareilles, c’est la suspension du pays concerné des instances de l’institution, en attendant la prise de sanctions. Dans un communiqué publié au lendemain du renversement de Roch Marc Christian Kaboré, l’organisation sous-régionale a annoncé les couleurs, en condamnant fermement le coup d’État qu’il considère comme le signe d’un « recul démocratique majeur » pour le Burkina Faso.

S’exprimant au nom de l’organisation, ce jeudi à Paris, Hassoumi Massoudou, ministre nigérien des Affaires étrangères, a déclaré : « Nous sommes déterminés, au niveau de la CEDEAO, à faire en sorte que l’expérience de confiscation de pouvoir par une junte militaire soit un échec au Mali, mais aussi au Burkina Faso et partout ailleurs dans notre espace pour que nous renouions avec cette volonté collective de donner la possibilité aux peuples de s’exprimer et de choisir librement leurs dirigeants ».

Mais, de quels moyens dispose la CEDEAO quand on sait que les dernières sanctions prises contre le Mali, loin d’affaiblir la junte militaire qui dirige ce pays, ont plutôt renforcé sa légitimité populaire tant au Mali qu’ailleurs en Afrique ? Mieux, selon une source diplomatique rapportée par RFI, au regard du soutien populaire déclenché par les dernières sanctions contre le Mali, certains dirigeants de pays membres de la CEDEAO seraient réticents à l’idée de prendre des sanctions similaires contre le Burkina Faso. Dans tous les cas, il est encore trop pour envisager des sanctions lourdes qui normalement interviennent lorsque la junte manifeste une intention de prolonger la période de transition.

À la veille du sommet de la CEDEAO, le nouvel homme fort du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’est empressé d’adresser son premier discours à la nation. Dans son allocution, le numéro 1 de la junte a tenté de justifier le coup d’État qui, selon lui, a été « imposé par le cours des événements ». Au sujet de la date de retour à l’ordre constitutionnel, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est resté évasif : « Je m’engage à convoquer les forces vives de la nation pour convenir d’une feuille de route qui aura pour but de projeter et réaliser le redressement voulu par tous les Burkinabè. Lorsque les conditions seront réunies selon les échéances que notre peuple aura souverainement définies, je m’engage à un retour à une vie constitutionnelle normale », a-t-il déclaré.

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