Plusieurs dizaines de milliers de litres de pétrole ont touché lundi le littoral thaïlandais après la fuite le 25 janvier, d’un oléoduc sous-marin appartenant à une société pétrolière, au large de la côte est du pays.
La marine thaïlandaise était toujours mobilisée lundi 31 janvier pour nettoyer plusieurs dizaines de milliers de litres de pétrole déversés dans le golfe de Thaïlande, après la fuite la semaine dernière d’un oléoduc sous-marin appartenant à Star Petroleum Refining Public Company Limited (SPRC).
Au moins 60 tonnes se sont répandues dans la mer (60 000 litres) avant que la fuite, qui a débuté le 25 janvier au large de la province de Rayong (est du pays), ne soit maîtrisée.
La zone de pollution s’étend sur une cinquantaine de kilomètres carrés, d’après des images satellite prises dimanche. La nappe de pétrole a commencé à toucher le littoral ce week-end.
La plage de Mae Ram Phueng a été fermée aux nageurs, tandis que des équipes en combinaison de protection ont commencé les opérations de nettoyage, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Une petite baie de l’île touristique de Koh Samet est aussi menacée.
Le pétrole devrait continuer à s’échouer sur le littoral dans les jours qui viennent en raison du renforcement du vent. En attendant, une douzaine de navires pulvérisent des milliers de litres de produits chimiques sur la zone touchée.
Ces produits, qui décomposent le pétrole en petites particules, coulent au fond de la mer et contaminent la faune et la flore, explique à l’AFP Thanomsak Boonphakdee de l’université de Burapha, dans l’est du pays.
240 déversements d’hydrocarbures depuis 1974
En 2013, la région avait déjà été touchée par une marée noire : un peu plus de 50 000 litres de pétrole brut s’étaient déversés après la fuite d’un oléoduc.
La vie marine a mis « au moins cinq ans » à se remettre de cet incident, a souligné Thanomsak Boonphakdee. « Les crabes, les petits poissons et les crevettes sont les plus touchés. »
Les professionnels du tourisme, déjà très affectés par la pandémie, font grise mine, tout comme les pêcheurs à qui les autorités ont demandé, en échange d’une compensation financière, de ne pas travailler dans la zone pendant au moins un mois.
« Je ne veux pas de compensation. Je veux une mer saine dans laquelle je peux travailler pour gagner ma vie », a déclaré le pêcheur Tuem. « Je ne sais pas combien d’années cela va prendre avant un retour à la normale. »
Le ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Varawut Silpa-archa, a exhorté les compagnies pétrolières à renforcer les mesures de prévention et à intensifier les inspections et les programmes de maintenance sur terre et en mer.
Greenpeace a de son côté demandé au gouvernement thaïlandais de diligenter une enquête indépendante. L’ONG déplore la fréquence de ce type d’incidents dans le royaume : entre 1974 et aujourd’hui, 240 déversements d’hydrocarbures ont été recensés en Thaïlande, d’après elle.
AFP
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