Le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, qui a imposé il y a trois ans un moratoire sur les exécutions, s’apprête maintenant à démanteler le plus grand couloir de la mort des États-Unis en transférant tous les détenus condamnés dans d’autres prisons d’ici deux ans.
L’objectif est de transformer la section de la prison d’État de San Quentin en un « environnement positif et curatif ».
« Nous commençons le processus de fermeture du couloir de la mort pour réaffecter et transformer les unités actuelles en quelque chose d’innovant et ancré dans la réhabilitation », a déclaré la porte-parole du département correctionnel, Vicky Waters, à l’Associated Press.
La Californie, qui a procédé à une exécution pour la dernière fois en 2006, est l’un des 28 États qui maintiennent des couloirs de la mort, avec le gouvernement américain, selon Le Centre d’information sur la peine de mort. Alors que d’autres États, comme l’Illinois, ont aboli les exécutions, la Californie intègre ses condamnés à la population carcérale générale sans s’attendre à ce que l’un d’entre eux soit exécuté dans un avenir proche.
L’Oregon a transféré de la même manière sa population de condamnés, beaucoup moins nombreuse, vers d’autres établissements pour détenus il y a deux ans.
Le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, un démocrate, a imposé un moratoire sur les exécutions en 2019 et a fermé la chambre d’exécution de l’État à San Quentin, au nord de San Francisco. Aujourd’hui, son administration renverse une initiative approuvée par les électeurs en 2016, qui visait à accélérer les procédures d’exécutions, en tirant parti d’une disposition qui permet de déplacer les détenus du couloir de la mort.
« Le motif sous-jacent de l’administration est d’intégrer autant de ces meurtriers condamnés que possible, a déclaré le président de la Criminal Justice Legal Foundation, Michael Rushford, qui a soutenu l’initiative de 2016. Notre objectif était d’accélérer le processus. »
Il a ajouté qu’il ne pense pas que les victimes soient satisfaites de la décision de l’administration.
« Ils déplacent les meurtriers condamnés dans des établissements qui vont améliorer leur vie et leur offrir plus de commodités, tandis que les victimes pleurent toujours la mort d’un membre de leur famille », a soutenu M. Rushford.
Les responsables des services correctionnels ont lancé un programme pilote volontaire de deux ans en janvier 2020 qui, vendredi, avait déplacé 116 des 673 détenus masculins condamnés de l’État dans l’une des sept autres prisons dotées d’installations à sécurité maximale et entourées de clôtures électrifiées mortelles.
Ils ont l’intention de soumettre d’ici quelques semaines une proposition de règlement permanent qui rendrait les transferts obligatoires et « permettrait de réaffecter toutes les cellules du couloir de la mort », a indiqué Mme Waters.
La mesure votée il y a six ans exigeait également que les détenus condamnés participent à des travaux pénitentiaires, avec 70 % de l’argent destiné au dédommagement des victimes, et les responsables des services correctionnels ont déclaré qu’ils poursuivaient cet objectif avec les transferts. À la fin de l’année dernière, plus de 49 000 $ en dédommagement avaient été recueillis dans le cadre du projet pilote.
Les électeurs californiens ont soutenu la peine de mort en 2012 et 2016, bien que les opposants législatifs ont déclaré qu’ils espéraient soumettre à nouveau la question aux électeurs dans les années à venir. En novembre, un groupe consultatif auprès de M. Newsom et des législateurs, le Comité de révision du Code pénal, est devenu le dernier à recommander l’abrogation de la peine de mort, la qualifiant d’« irrémédiable ».
Dans le cadre du programme de transfert de l’État, les détenus condamnés transférés dans d’autres prisons peuvent être placés en isolement ou en isolement disciplinaire si les autorités décident qu’ils ne peuvent pas être logés en toute sécurité avec d’autres détenus, bien qu’ils soient censés être mélangés. Les détenus condamnés à mort sont logés un par cellule, mais les détenus transférés peuvent être logés avec d’autres si cela est jugé sûr.
Lorsqu’il s’agit d’emplois et d’autres activités de réinsertion, les condamnés à l’extérieur du couloir de la mort sont traités de la même manière que les détenus purgeant une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Cela comprend une variété d’emplois tels que l’entretien et les tâches administratives, selon les responsables de la prison.
Selon les règles actuelles, les détenus condamnés sont « soigneusement sélectionnés pour déterminer s’ils peuvent participer en toute sécurité au programme », selon le gouvernent de la Californie. Cela inclut des éléments tels que le niveau de sécurité de chaque détenu, ses besoins médicaux, psychiatriques et autres, son comportement, ses préoccupations en matière de sécurité ainsi que sa réputation.
Associated Press
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