Au Burkina Faso, la junte rétablit la Constitution, mais modifie les institutions. Les putschistes qui ont pris le pouvoir, le lundi 24 janvier, avaient alors suspendu le texte suprême. Ils viennent de diffuser ce lundi 31 janvier, à la télévision nationale, un « Acte fondamental ». Ce texte remet en place l’ordre constitutionnel, tout en donnant officiellement le pouvoir aux militaires.
Une semaine après avoir été suspendue, la Constitution de 1991 est rétablie. C’était une exigence de la Communauté ouest-africaine lors de son sommet de vendredi… Et cette annonce tombe justement le jour où une délégation ministérielle de la Cédéao est à Ouagadougou.
Par contre, la Constitution est subordonnée à cet « acte fondamental » présenté dans les médias officiels. Sept pages et trente-sept articles dans lesquels les militaires entérinent, noir sur blanc, leur contrôle du pouvoir.
Le MPSR, l’entité créée par les putschistes après leur coup de force, devient « l’organe central de définition et d’orientation de la politique sécuritaire, économique, sociale, de développement et de la restauration de l’intégrité territoriale ». C’est le MPSR qui assure la continuité de l’État et la gestion des affaires.
Il est composé d’un président, deux vice-présidents, un coordonnateur et des commissions. Le chef du MPSR, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, devient ainsi officiellement chef de l’État et des armées. C’est lui qui fixe les grandes orientations politiques. Il a également un pouvoir réglementaire et d’ordonnances.
Quant au transfert du pouvoir, le texte dit simplement qu’il y aura une Charte de la Transition. C’est la première fois que le mot est officiellement prononcé, mais on ne sait pas comment elle se déroulera, ni combien de temps elle durera.
Par ailleurs, la junte a annoncé, dans le même temps, que l’ancien chef d’état-major, Gilbert Ouédraogo, et celui des renseignements, François Ouédraogo, étaient démis de leurs fonctions.
RFI
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