Après des échanges écrits, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit s’entretenir par téléphone mardi avec son homologue russe Sergueï Lavrov au sujet de la crise ukrainienne. De son côté, le Premier ministre britannique se rend à Kiev, où il doit discuter avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Après des échanges écrits, l’heure est de nouveau à la discussion orale. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken doit s’entretenir par téléphone, mardi 1er février, avec son homologue russe Sergueï Lavrov, pour décider de la suite à donner à une crise ukrainienne à haut risque.
Les États-Unis ont reçu une réponse écrite de la Russie à leur propre courrier de la semaine dernière sur la crise ukrainienne, a déclaré lundi un porte-parole de la diplomatie américaine, sans vouloir préciser la teneur de ce dernier échange épistolaire.
Le point de blocage principal : Moscou réclame que l’Otan ferme sa porte à tout nouveau pays membre venu d’Europe de l’Est et, en particulier, à l’Ukraine. Une demande jugée inacceptable par les Occidentaux, et notamment par Washington, car elle équivaudrait à reconnaître à la Russie une sphère d’influence réservée.
Vifs débats à l’ONU
Cet échange téléphonique très attendu survient au lendemain de vifs débats au Conseil de sécurité de l’ONU entre la Russie et les États-Unis au sujet des troupes massées par Moscou à la frontière de l’Ukraine.
Washington a par ailleurs ordonné lundi aux familles des employés du gouvernement américain en poste en Biélorussie de quitter ce pays, très proche de Moscou.
Les Occidentaux accusent les Russes d’avoir massé plus de 100 000 soldats à la frontière ukrainienne en vue d’une possible invasion. Le Kremlin assure de son côté ne pas avoir l’intention d’attaquer mais réclame des « garanties » formelles de sécurité : outre l’assurance juridique que l’Ukraine n’entrera jamais dans l’Otan, le retour aux déploiements militaires de l’Alliance atlantique à ses portes tels qu’ils étaient en 1997.
Les États-Unis et l’Otan ont rejeté ces demandes-clés dans des courriers la semaine dernière, mais Washington a laissé la porte ouverte à des négociations sur d’autres thèmes, comme le déploiement de missiles ou des limites réciproques aux exercices militaires.
Sanctions en préparation
Parallèlement, les manœuvres diplomatiques continuent, tout comme les préparatifs de sanctions. Les États-Unis comme le Royaume-Uni, qui est l’un des terrains d’investissements favoris des grandes fortunes russes, ont dit lundi vouloir taper au portefeuille le premier cercle du pouvoir russe et des proches du Kremlin.
Du côté de Londres, les oligarques russes risqueront le gel de leurs avoirs au Royaume-Uni et l’impossibilité d’entrer sur son territoire. Il sera également impossible pour une entreprise ou un individu au Royaume-Uni d’effectuer des transactions avec eux.
Les Européens souhaitent ne pas être en reste des efforts diplomatiques menés par Washington. Au moment où les chefs de la diplomatie américaine et russe se parlent au téléphone, le Premier ministre britannique Boris Johnson doit se rendre mardi à Kiev, où il doit discuter avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
« Nous exhortons la Russie à reculer et à engager un dialogue pour trouver une solution diplomatique et éviter de nouvelles effusions de sang », exhorte dans un communiqué publié lundi le dirigeant britannique, qui espère s’entretenir cette semaine avec Vladimir Poutine.
Le Premier ministre britannique doit proposer cette semaine à l’Otan un déploiement de troupes pour répondre à la montée de « l’hostilité russe » envers l’Ukraine.
Le président français Emmanuel Macron s’active également, après un nouvel entretien téléphonique lundi – le second en quatre jours – avec Vladimir Poutine. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, son homologue allemande Annalena Baerbock ainsi que le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sont attendus cette semaine à Kiev.
Sur le front militaire, les mouvements se poursuivent également. Plusieurs pays occidentaux ont annoncé ces derniers jours l’envoi de nouveaux contingents en Europe orientale.
AFP
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