Cinq ans après l’assassinat de deux experts de l’ONU – Michael Sharp et Zaida Catalan tués alors qu’ils enquêtaient sur des fosses communes dans le Kasai – on se dirige vers un nouveau procès. Samedi dernier, une 50e de personnes a été condamné par la cour militaire de Kananga dans cette affaire, dont 49 condamnations à morts. Un verdict aussitôt décrié par les différentes parties. A commencer par l’auditeur militaire de Kananga qui assure qu’un procès en appel aura lieu et que les enquêtes vont se poursuivre.
Quarante-huit heures après le verdict, l’auditeur militaire annonce qu’il fait appel. Celui qui pourtant a obtenu la peine capitale contre la plupart des prévenus explique qu’il s’agit « d’une obligation légale » pour que les peines de mort prononcées soient commuées en perpétuités, puisqu’il existe un moratoire sur la peine capitale dans le pays.
Mais s’agit-il seulement d’une obligation légale ou l’auditeur militaire cherche-t-il à obtenir un verdict plus sévère pour certains ? Car si la cour militaire de Kananga a prononcé la peine capitale contre d’anciens miliciens ; elle a jugé les preuves insuffisantes pour condamner le colonel Jean de Dieu Mambweni pour « terrorisme, associations de malfaiteurs et crime de guerre », comme le demandait le ministère public.
Celui qui était accusé d’être l’organisateur du piège dans lequel serait tombés les deux experts de l’ONU n’a été condamné qu’à 10 ans de prison, pour avoir prétendument outrepassé les consignes et avoir laissé les victimes se rendre dans un secteur qu’il savait dangereux.
Pour certains observateurs, l’appel de l’auditeur militaire n’a pour but que de revoir la peine du colonel Mambweni. Et ce alors que plusieurs chancelleries ont fait part de leur mécontentement à l’annonce d’un verdict jugé insuffisant.
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