De nouveaux accords ont été conclus mardi dans la crise des opiacés aux États-Unis. Les Amérindiens, qui ont souffert en 2015 du plus haut taux de décès par overdose par habitant, vont recevoir 665 millions de dollars de la part de quatre grands groupes pharmaceutiques.
Des centaines de tribus amérindiennes, qui ont considérablement souffert de la crise des opiacés aux États-Unis, devraient recevoir 665 millions de dollars de la part de quatre grands groupes pharmaceutiques après plusieurs accords conclus mardi 1er février et mettant fin à leurs poursuites.
Les distributeurs McKesson, AmerisourceBergen et Cardinal Health avaient déjà noué un accord à part avec les Cherokees en septembre pour 75 millions de dollars. Selon un document déposé mardi devant un tribunal, ils ont aussi accepté de verser 440 millions de dollars sur sept ans aux autres tribus amérindiennes.
Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson s’est de son côté engagé à payer 150 millions de dollars sur deux ans à l’ensemble des tribus, dont 18 millions sont destinés aux Cherokees.
Salve de litiges
La crise des opiacés, à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en 20 ans aux États-Unis, a déclenché une salve de litiges émanant de victimes directes et de nombreuses collectivités.
Les tribus amérindiennes ont été particulièrement touchées, rappelle l’accord. Elles ont par exemple souffert en 2015 du plus haut taux de décès par overdose par habitant et ont aussi connu, de 1999 à 2015, la plus forte augmentation du nombre de décès de cette nature par rapport aux autres groupes de population, indique un document porté au dossier.
« Pour cette raison, les gouvernements tribaux à travers les États-Unis ont dû dépenser des sommes considérables pour couvrir les coûts de la crise des opiacés, y compris des coûts plus élevés pour les soins de santé, les services sociaux, de protection de l’enfance, d’application de la loi », est-il ajouté dans l’accord. Ces dépenses ont « détourné les rares fonds tribaux d’autres besoins » et ont « imposé de lourdes charges financières » aux tribus.
D’autres poursuites en cours
Les Cherokees prévoient d’utiliser les fonds notamment « pour étendre les traitements de santé mentale et les services associés » afin que ses membres « puissent commencer à se rétablir », a souligné dans un message transmis à l’AFP leur chef, Chuck Hoskin Jr.
Douglas Yankton, président de la Spirit Lake Nation dans le Dakota du Nord, a aussi salué les accords conclus mardi. « L’argent qui va être accordé aux tribus (…) va aider à mettre en œuvre des services essentiels sur les réserves, respectueux de nos cultures », a-t-il commenté dans un communiqué diffusé par le cabinet d’avocats Robins Kaplan représentant sa tribu.
Toutes les tribus reconnues par le gouvernement américain, 574 au total, pourront participer à l’accord, même si elles n’ont pas engagé de poursuites judiciaires. L’accord doit encore être accepté par 95 % des tribus ayant porté plainte au prorata de leur importance, a précisé un autre avocat ayant participé aux négociations, Steven Skikos.
Des poursuites engagées par des tribus amérindiennes à l’encontre d’autres groupes sont encore en cours, a-t-il ajouté, mentionnant des chaînes de pharmacie, les fabricants de génériques Teva/Allergan et Endo, ainsi que les procédures de faillite des laboratoires Purdue et Mallinckrodt.