Le président américain Joe Biden va fixer mercredi un nouveau but dans la lutte contre le cancer: réduire d’au moins 50% le taux de mortalité lié à cette maladie au cours des 25 prochaines années.
Le combat contre le cancer, qui est la deuxième cause de décès aux Etats-Unis après les maladies cardiovasculaires, est ouvertement revendiqué comme très personnel par Joe Biden, dont le fils Beau est mort d’une tumeur au cerveau en 2015.
Alors vice-président, il avait lancé l’année suivante une initiative baptisée « Cancer Moonshot », qu’il s’agit aujourd’hui de « raviver », selon un communiqué de la Maison Blanche.
La mortalité liée au cancer a d’ores et déjà été réduite de 25% ces 20 dernières années. Des progrès notamment réalisés grâce à la baisse du tabagisme, mais aussi à l’amélioration des traitements ou encore à des dépistages plus précoces.
Le gouvernement souhaite poursuivre ces efforts, et améliorer la prise en charge des patients et de leurs familles.
Le but affiché est d' »en finir avec le cancer tel qu’on le connaît aujourd’hui », a souligné l’exécutif dans un communiqué, reprenant une formule souvent répétée par Joe Biden.
L’hôte de la Maison Blanche avait promis qu’il s’attaquerait au sujet une fois la pandémie de Covid-19 passée, mais celle-ci s’est prolongée au-delà de ce qui avait été anticipé.
« Les objectifs présentés par le président sont ambitieux, mais en même temps réalisables », a commenté auprès de l’AFP Jon Retzlaff, de l’American Association for Cancer Research. « C’est un but autour duquel la communauté peut se rassembler. »
Appel aux dépistages
Un cabinet en charge de coordonner les actions du gouvernement doit être créé, et un sommet réunissant les différents acteurs du secteur organisé.
Ces annonces doivent être faites lors d’un événement à la Maison Blanche mercredi, qui rassemblera une centaine de personnes dont des chercheurs, des membres d’associations et des patients.
La vice-présidente Kamala Harris — dont la mère était oncologue spécialisée dans le cancer du sein et est elle-même décédée d’un cancer du colon en 2009 — ainsi que la Première dame Jill Biden, seront également présentes.
Cette dernière annoncera « un appel à l’action » pour le dépistage du cancer.
Environ 9,5 millions de dépistages ont été manqués à cause de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis, selon les estimations.
Le gouvernement souhaite également s’attaquer aux disparités dans l’accès à la prévention et aux traitements.
L’American Cancer Society, l’une des plus associations les plus importantes du pays en la matière, a déclaré « applaudir » Joe Biden pour son initiative.
« Il reste des progrès significatifs à faire pour s’assurer que tout le monde ait une possibilité égale et juste de prévenir, détecter, soigner et survivre au cancer », a déclaré l’organisation dans un communiqué.
Pas de nouveaux fonds
Le gouvernement ne prévoit toutefois pas d’annoncer de nouveaux fonds mercredi, selon un haut responsable s’exprimant sous condition d’anonymat, qui s’est pour autant dit « très confiant » dans la possibilité de financements supplémentaires à l’avenir. « Je ne connais rien qui soit davantage soutenu par les deux partis », a-t-il souligné.
« Des ressources seront nécessaires pour atteindre ces objectifs », a souligné Jon Retzlaff, de l’American Association for Cancer Research, en qualifiant l’annonce du plan exposé mercredi de « premier pas ».
« Nous attendons et espérons que le président annonce une augmentation majeure des financements » dans son projet de budget pour 2023, a-t-il dit à l’AFP.
Il y a cinq ans, 1,8 milliard avait été alloué sur sept ans, avec l’accent mis sur la recherche.
Des espoirs de nouveaux traitements ont récemment été suscités par la technologie de l’ARN messager, utilisée dans certains vaccins contre le Covid-19.
Pour 2022, l’American Cancer Society anticipe 1,9 million de nouveaux cas de cancer aux Etats-Unis, et près de 610.000 morts — soit 1.670 décès par jour.
AFP
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