Ce sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) se tient alors que des putschs font peser une menace sur la stabilité de toute la région. Quatre coups de force en 18 mois, deux au Mali, un en Guinée et le plus récent, il y a moins de 10 jours, s’est déroulé au Burkina Faso.
Les responsables politiques guinéens redoutent que de nouvelles sanctions soient décidées par la Cédéao à l’occasion du sommet des chefs d’Etats qui se tient à Accra au Ghana. Ce sommet intervient quelques semaines après le défi lancé par la junte au pouvoir en Guinée.
La junte qui défie la CEDEAO
Les putschistes, dans un geste de solidarité, ont refusé de fermer leurs frontières avec le Mali, ne voulant pas s’associer au blocus imposé par la Cédéao contre Bamako.
Lansana Kouyaté, ancien secrétaire exécutif de la Cédéao et président du Parti de l’espoir et du développement national, indique que les sanctions ne représentent pas forcément la solution aux problèmes.
« Ces sanctions feront mal aux pays auxquels elles s’appliquent, inévitablement, mais ça fera mal aussi à la Cédéao. Ça fera relativement mal à la Guinée parce que jusqu’ici, la Guinée n’a pas été au niveau des sanctions appliquées au Mali. Mais n’oubliez pas que la Mauritanie a quitté la Cédéao pour des raisons que je connais personnellement. Si tous ces pays tentent de quitter cette organisation, je ne dis pas qu’ils vont partir mais s’ils tentent de le faire, ça va créer des moments d’incertitudes au niveau d’une organisation qui est la première organisation sous-régionale d’Afrique, créée en 1975 », a estimé Lansana Kouyaté.
Les efforts de la junte
Selon Sékou Doré, le président du Réseau Afrique jeunesse de Guinée, la junte militaire a rempli certaines exigences de l’organisation sous-régionale.
A savoir la prise en compte de l’état de santé de l’ancien président Alpha condé et la mise en place du Conseil national de transition. Pour lui, l’institution doit tenir compte des réalités du pays.
« Nous avons demandé que la Cédéao échange avec nous, la société civile guinéenne, mais aussi avec la classe politique, pour toute décision qui serait prise contre la Guinée, en termes de sanctions ou autres. Cela pour prendre en compte les préoccupations avant toute décision. Tout cela a contribué à baisser la tension entre la Guinée et la Cédéao », a déclaré Sékou Doré qui précise que la société civile guinéenne avait fait aussi des recommandations à la Cédéao.
L’une des exigences de la Cédéao est que les militaires putschistes définissent la durée de la transition et que celle-ci ne soit pas trop longue.
Le Conseil national de transition est déjà en place mais aucune date n’est connue pour la tenue des prochaines élections qui devraient permettre aux militaires de rendre le pouvoir aux civils.
DW
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