Destination finale vers une tombe aquatique éloignée de toute civilisation. Plus de 30 ans après son lancement en 1998, c’est à point Némo, lieu macabre au large du Pacifique, que plongera l’agence spatiale internationale, a indiqué la Nasa le lundi 31 janvier. Date de sortie d’orbite prévue par la Nasa: janvier 2031.
L’ISS rejoindra alors les plus de 263 résidents du cimetière des objets spatiaux. Ces déchets s’entassent depuis 1971 et sont de nationalité américaine, russe, japonaise et européenne. Des stars de l’espace y séjournent comme la station Mir, la mère de l’ISS.
Un amerrissage peu maîtrisé
Rares sont ceux qui y arrivent cependant en un seul morceau. Après leur chute depuis l’espace, ils ne sont que débris quand ils atteignent la Terre. “Les objets spatiaux se cassent en fragments en entrant dans l’atmosphère. C’est pourquoi nous devons prévoir un périmètre large pour faire en sorte que tous les fragments tombent dans une zone dédiée”, a expliqué Holger Krag, chef du département en charge des débris spatiaux lors d’une conférence en 2013.
Le rapport de la Nasa assure que l’ISS effectuera des manœuvres qui garantiront “une entrée sûre dans l’atmosphère”. Mais l’amerrissage n’est pas toujours non plus très maîtrisé. C’est pourquoi cette déchèterie est surveillée de près par les autorités maritimes et aériennes chiliennes et néo-zélandaises. Dès qu’un objet doit quitter son orbite, elles conseillent aux pilotes et marins d’éviter le périmètre.
L’ISS, théâtre de toutes les premières
Si l’on devait écrire la nécrologie de l’ISS, on louerait les nombreuses premières scientifiques en son sein qui devrait se poursuivre jusqu’en 2030 comme l’a confirmé l’administration Biden. Le premier objet imprimé en 3D sur la station spatiale a eu lieu en 2014. L’astronaute de la Nasa, Kate Rubins, y a séquencé de l’ADN pour la première fois en 2016.
Les astronautes ont aussi appris à faire pousser des légumes dans l’espace. La première salade est sortie de terre en 2015, et aujourd’hui radis et piments s’épanouissent sur la station. Un jour, un petit potager permettra aux spationautes de cultiver leur propre nourriture lors de missions.
Mais l’ISS n’est pas encore en fin de vie, il lui reste encore huit ans dans l’espace. Sa troisième décennie sera même la plus productive en termes de résultats, prévoit la Nasa.
Les scientifiques vont poursuivre “l’exploration de l’espace lointain, continuer à faire profiter l’humanité des avantages médicaux et environnementaux, et jeter les bases d’un avenir commercial en orbite terrestre basse”, a déclaré Robyn Gatens, directrice de la Station spatiale internationale. Sur ce dernier point, l’agence spatiale américaine ajoute que la planification du tourisme spatial va s’intensifier dans les prochaines années.
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