« Partygate » : plusieurs membres de l’entourage de Boris Johnson démissionnent

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a perdu, jeudi, quatre influents collaborateurs dans la foulée du scandale des fêtes à Downing Street sous confinement, affaiblissant encore davantage sa position.

Le « Partygate » qui secoue le Royaume-Uni depuis des semaines continue d’affaiblir Boris Johnson. Dernier épisode en date : quatre influents collaborateurs du Premier ministre britannique ont démissionné, a annoncé Downing Street dans un communiqué jeudi 3 février au soir.

Ont été acceptées les démissions de Martin Reynolds, secrétaire en chef de Boris Johnson qui avait envoyé un mail à une centaine de personnes pour les inviter à un pot en mai 2020, ainsi que celle de son chef de cabinet Dan Rosenfield, un an après son arrivée.

Le Premier ministre les a remerciés pour leur « importante contribution au gouvernement », notamment leur travail sur la pandémie et la reprise économique, a déclaré un porte-parole dans un communiqué. « Ils resteront en place jusqu’à ce que leurs successeurs soient désignés », a-t-il ajouté.

Cette annonce avait été précédée, jeudi dans la journée, par celles de Munira Mirza, responsable des politiques à Downing Street, et du chef de la communication, Jack Doyle, qui aurait participé à une des fêtes incriminées.

Munira Mirza a reproché à Boris Johnson d’avoir lancé une accusation « trompeuse » contre le chef de l’opposition lorsqu’il se défendait au Parlement après la publication d’un rapport interne accablant sur ces rencontres à Downing Street, qui lui imputait des « erreurs de leadership ».

>> À lire : Partygate : retour sur les dates de ce scandale qui risque de faire chuter Boris Johnson

Une accusation « déplacée » contre le chef du Parti travailliste
Le Premier ministre avait accusé le chef du Parti travailliste, Keir Starmer, d’avoir permis au pédophile Jimmy Savile, feu ex-star de la BBC, d’échapper à la justice quand il dirigeait le parquet britannique. Le recours à cette accusation, répandue dans les milieux complotistes et d’extrême droite, a provoqué un tollé.

Keir Starmer a lui-même accusé Boris Johnson de répéter « les théories du complot de fascistes pour marquer des points politiques pour pas cher ».

« Il n’y avait aucune base raisonnable ou juste à cette assertion », a écrit Munira Mirza, responsable des politiques à Downing Street, dans sa lettre de démission publiée sur le site du magazine The Spectator. Il s’agissait d’une « référence partisane et déplacée à une affaire épouvantable d’abus sexuels sur des enfants », a-t-elle déclaré.

Malgré son appel en ce sens, « vous n’avez pas présenté d’excuses pour l’impression trompeuse que vous avez donnée », a-t-elle poursuivi. Ancienne membre du défunt Parti communiste révolutionnaire, Munira Mirza a travaillé avec Boris Johnson quand il était maire de Londres entre 2008 et 2016.

Downing Street a confirmé son départ, de même que celui du directeur de la communication Jack Doyle. Selon le tabloïd Daily Mail, il a dit à ses équipes qu’il avait toujours été dans son intention de partir deux ans après son arrivée à Downing Street en 2020, d’abord dans un rôle subalterne, et que sa vie familiale avait fortement souffert de ce scandale ces dernières semaines.

Downing Steet a souligné la « gratitude » de Boris Johnson à ces deux anciens conseillers pour leur « contribution au gouvernement ».

AFP

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