Dans un entretien accordé à France 24 et RFI, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra affirme que les relations entre Paris et Alger sont « dans une phase ascendante ». Il indique que les vols militaires français en direction du Sahel que l’Algérie avait suspendus après la dernière brouille diplomatique sont en voie d’être rétablis. Et il n’exclut pas que le président Tebboune accepte l’invitation d’Emmanuel Macron à se rendre à Bruxelles à la mi-février pour le sommet UE-UA.
Ramtane Lamamra appelle de ses vœux les autorités françaises à mieux traiter les Algériens menacés d’expulsion, niant que son pays refuse d’accueillir ses ressortissants. Il regrette l’appel d’Emmanuel Macron à ce que les autorités algériennes reconnaissent le massacre d’Européens à Oran en juillet 1962, soulignant que c’est aux historiens de se pencher sur ces questions. Il dit espérer un geste de la France, notamment de restitution d’archives ou d’objets.
Le chef de la diplomatie algérienne critique l’attitude belliqueuse du Maroc, affirmant que le royaume chérifien met en danger la région en y faisant jouer un rôle à Israël. Selon lui, l’Algérie ne commencera pas une guerre contre son voisin mais agira en légitime défense. Ramtane Lamamra regrette la reconnaissance par l’ancien président américain Donald Trump de la marocanité du Sahara, mais relativise la décision de l’administration Biden de ne pas revenir sur cette position.
Le ministre appelle à une solution diplomatique et africaine à la crise sahélienne, tout en souhaitant une meilleure coordination avec les acteurs internationaux. Il réaffirme que l’Algérie a proposé à la junte malienne une transition d’une durée maximale de 16 mois, soutenue par l’UA. Et attend que des négociations s’ouvrent sur cette base.
Ramtane Lamamra assure que le sommet de la Ligue arabe qui devait se tenir en mars en Algérie s’y tiendra bien, laissant entendre que la date symbolique du 1er novembre sera proposée aux dirigeants de la Ligue. Il accuse enfin le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, de « faute » pour avoir décidé, sans consultation, d’octroyer le statut d’observateur à l’UA.