Le ministre algérien des Affaires étrangères affirme que son pays n’est nullement dans une démarche belliqueuse contre le Maroc. «L’Algérie ne fera la guerre qu’en légitime défense. L’Algérie a trop connu les affres de la guerre coloniale pour souhaiter s’engager dans une confrontation armée avec un pays voisin», a-t-il souligné dans une interview accordée, vendredi soir, à la chaîne France 24 et RFI.
Malgré ce ton «conciliant», destiné plutôt à des puissances arabes et internationales préoccupées par la montée des tensions entre les deux voisins, le chef de la diplomatie a dressé un réquisitoire contre les liens sécuritaires et militaires entre le royaume et Israël. «Il faut se demander si ceux qui développent des coopérations militaires avec des puissances militaires étrangères qui n’ont rien à voir avec la région nord-africaine ne sont pas ceux qui parient sur le pire».
«Il y a des problèmes dans la région, et la solution n’est pas dans la fuite en avant, comme celle qui consiste à inviter des dirigeants israéliens à nos frontières pour menacer l’Algérie à partir du territoire marocain», a indiqué le chef de la diplomatie. Une référence aux propos tenus par le ministre de l’Etat hébreu, Yaïr Lapid, lors de sa visite en août dernier à Rabat. «Nous partageons une certaine inquiétude quant au rôle de l’État algérien dans la région, qui s’est rapproché de l’Iran», avait-il déclaré. Les tensions aux frontières entre Rabat et Alger étaient également au menu des discussions entre le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, avec ses interlocuteurs marocains à l’occasion de sa visite, les 24 et 25 novembre.
Par ailleurs, la question des ouvertures de consulats de pays africains et arabes à Dakhla et Laayoune étaut également au menu de l’interview de Ramtane Lamamra. Dans une réponse laconique, le ministre des Affaires étrangères les a qualifiées d’actes de «propagande». Pour mémoire, l’Algérie avait d’abord vivement protesté, dans des communiqués officiels, contre la présence des ces représentations diplomatiques dans les deux grandes villes du Sahara, allant même jusqu’à rappeler pour consultations, en février 2020, son ambassadeur en Côte d’Ivoire. Néanmoins, et face à la multiplication de ces ouvertures, Alger a fini par accepter la réalité.