Le Président sénégalais Macky Sall, démarre, ce 6 février 2022, son mandat en tant que Président de l’Union africaine (Ua). Plusieurs dossiers chauds, allant de la gestion de la Covid-19 au terrorisme dans le Sahel, en passant par les crises politiques avec les coups d’État, les conflits, sans oublier les réformes inachevées de l’Ua, l’attendent sur la table.
À partir du 6 février 2022, le Chef de l’État, Macky Sall, va présider aux destinées du continent en prenant la tête de l’Union africaine (Ua) jusqu’en 2023. Cette présidence intervient dans un contexte sociopolitique assez compliqué en Afrique. Compte tenu de cette donne, le Président Macky Sall aura plusieurs dossiers chauds qui vont constituer la priorité de sa gouvernance. Ibrahima Kane, spécialiste des questions africaines à l’Open Society Initiative for West Africa (Osiwa), indique que « la gestion de la Covid-19 reste un poste important, car jusqu’à présent, il n’y a que 6 à 7 % de la population africaine qui est vaccinée ». « Les questions du vaccin, de son coût et de sa fabrication, constituent une priorité pour le prochain Président de l’Ua », affirme-t-il.
Cependant, les crises dans certains pays et la question de l’insécurité dans le Sahel constituent le point le plus chaud des dossiers qui attendent le Président Sall. Ibrahima Kane pense que la crise la plus critique actuellement, à savoir la guerre au Tigré, se déroule sur le territoire du pays qui abrite le siège de l’Ua : l’Éthiopie.
Il recommande aussi de ne pas oublier la question du barrage sur le Nil entre l’Égypte et le Soudan. La problématique de l’insécurité dans le Sahel, avec les coups d’État au Mali et au Burkina Faso, les problèmes diplomatiques entre le Mali et la France, d’une part, et le Mali et la Cedeao, d’autre part, sont aussi des priorités. Le spécialiste des relations africaines rappelle aussi qu’il faudra gérer les crises constitutionnelles au Tchad, le coup d’État en Guinée, l’instabilité en Libye, la situation politique en Tunisie, sans oublier les attaques terroristes au Mozambique, dans la région du Cabo Delgado.
Réforme sur le financement de l’institution
Poursuivant, Ibrahima Kane estime que si le Président Sall met beaucoup d’énergie sur le Sahel et la question des coups d’État, il y a des possibilités de réussir quelque chose, car il connaît ces dossiers. La question de l’annulation de la dette africaine qui tient à cœur Macky Sall, sera également, selon le spécialiste des questions régionales, une priorité pour l’Ua, en plus de la problématique du changement climatique. « Certaines îles africaines, comme le Cap-Vert, Sao Tomé et Principes, Seychelles, l’île Maurice, etc., sont menacées de disparition avec la hausse du niveau de la mer. L’idée de l’interdiction du financement des énergies fossiles est aussi une question que l’Afrique ne veut pas accepter », souligne le juriste.
Par ailleurs, le financement des activités de l’Ua est un point important. Il pose problème à l’organisation. Ibrahima Kane annonce que, cette année, l’Ua va adopter un budget de 650 millions de dollars. Cependant, il regrette que les 66 % viennent de l’extérieur. « Le Président va devoir revoir ce dossier et lui donner un coup d’accélérateur parce qu’il faut avoir les moyens de ses ambitions », martèle M. Kane. Les réformes en cours du Parlement africain et des mécanismes des droits de l’Homme pour les intégrer à l’Ua, font également partie des priorités du Président Macky Sall.
leSoleil
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