Le cyclone tropical Batsirai, qui a touché Madagascar avec des rafales à 235 km/h, a perdu de sa puissance dans la nuit de samedi à dimanche. Mais des inondations restent à craindre en raison de fortes pluies, indique dimanche Météo-Madagascar.
Le cyclone Batsirai, qui a touché La Réunion puis Madagascar, a perdu en puissance mais des inondations restent à craindre en raison de fortes pluies, indique dimanche 6 février Météo-Madagascar.
« Batsirai s’est affaibli. À 4 h locales (1 h GMT), son centre est positionné dans le district d’Isandra (centre). Le vent moyen a baissé à 80 km/h avec des rafales locales de 110 km/h. Il se déplace vers l’ouest à raison de 19 km/h », précisent les services malgaches de météorologie.
Selon Météo-Madagascar, « des inondations/crues localisées ou généralisées restent à craindre suite aux fortes pluies » mais Batsirai devrait « ressortir en mer dans le canal de Mozambique au niveau de la partie nord d’Atsimo Andrefana dans l’après-midi (dimanche) ou la nuit prochaine ».
Après avoir déversé des pluies torrentielles pendant deux jours sur l’île française de La Réunion, Batsirai a touché terre samedi vers 20 h (17 h GMT) dans le district de Mananjary, plus de 530 km au sud-est de la capitale Antananarivo.
Batsirai a touché terre « à 14 km au nord de la ville de Mananjary, au stade de cyclone tropical intense », avec « un vent de 165 km/h et des rafales à 235 km/h », a confirmé à l’AFP Faly Aritiana Fabien, un responsable du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes.
Quelque 90 minutes après l’arrivée du cyclone, les autorités avaient dénombré près de 27 000 personnes ayant quitté leur foyer, a précisé Faly Aritiana Fabien, dont les services ont préparé nourriture, médicaments et sites d’hébergement.
Un peu plus tôt, le service météo de Madagascar avait prévenu que « des dégâts importants et généralisés » étaient à craindre.
Se protéger avec les moyens du bord
Les habitants se sont préparés avec les moyens dont ils disposent sur l’île, pays parmi les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue.
Ana, qui a aussi touché le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, a fait une centaine de morts – dont près d’une soixantaine à Madagascar – et des dizaines de milliers de sinistrés.
Dans la ville côtière de Vatomandry (dans l’est du pays), quelques heures avant l’arrivée de Batsirai, plus de 200 personnes s’étaient entassées dans une pièce d’un bâtiment de béton appartenant à des Chinois pour se protéger, des familles dormant sur des nattes ou des matelas.
Un responsable local, Thierry Louison Leaby, se plaignait du manque d’eau potable, l’approvisionnement ayant été coupé avant la tempête. « Les gens cuisinent avec de l’eau sale », s’est-il inquiété, craignant une épidémie de diarrhée. « Le gouvernement doit absolument nous aider. On ne nous a rien fourni. »
Dehors, de la vaisselle et des gobelets en plastique recueillaient l’eau de pluie s’écoulant des toits en tôle ondulée, souvent renforcés par de lourds sacs de sable ou des jerricans.
Certains ont mis des provisions de côté. « On fait des réserves depuis une semaine, du riz mais aussi des céréales car avec les coupures d’électricité on ne peut plus garder de viande ni de poisson », expliquait Odette Nirina, 65 ans, hôtelière dans cette cité balnéaire. « J’ai aussi fait des réserves de charbon. Ici, nous sommes habitués aux cyclones. »
Aide humanitaire anticipée
L’impact du cyclone Batsirai à Madagascar devrait être « considérable », y compris dans les zones qui se remettent encore de la tempête Ana, avait mis en garde vendredi un porte-parole du Bureau de coordinations des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU, Jens Laerke.
La directrice du Programme alimentaire mondial (Pam) pour Madagascar, Pasqualina Di Sirio, a déclaré anticiper « une crise majeure » sur la Grande Île, où le cyclone pourrait toucher plus de 600 000 personnes, dont 150 000 déplacées. « Nous sommes très nerveux », a-t-elle dit par visioconférence à la presse.
Des équipes de recherche et sauvetage ont été placées sur le qui-vive, des stocks de fournitures ont été préparés et des avions se tiennent prêts à intervenir en soutien à la réponse humanitaire.
Environ 4,4 millions de personnes au total sont menacées d’une façon ou d’une autre, selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), dont « les équipes et les partenaires » sur place « sont en état d’alerte et déployées au sein des communautés ».
Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l’océan Indien, d’est en ouest.
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