La note du Mali a été dégradée le 4 février 2022 de Caa1 à Caa2 sur l’échelle de Moody’s. L’agence américaine maintient le Mali sous surveillance. Cette dégradation est consécutive au défaut enregistré par Bamako le 28 janvier 2022 sur le Marché des Titres Publics (MTP) de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Sous embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA depuis le 22 janvier après la décision de la junte au pouvoir de prolonger la transition à 5 ans au lieu des 18 mois proposés, le Mali voit sa gouvernance fragilisée et ses institutions démocratiques affaiblies. Moody’s s’attend à d’autres défauts dans les engagements commerciaux du pays. La note du pays reste plus que jamais liée aux éventuelles négociations de la junte avec la CEDEAO.
Parallèlement, Moody’s a abaissé les plafonds à long terme en monnaie locale (LC) et en devises (FC) à B2 et B3, contre respectivement B1 et B2.
L’écart de trois crans entre le plafond LC et la note souveraine reflète l’appréciation de Moody’s sur la faible empreinte de l’État dans l’économie, les faibles risques liés aux déséquilibres extérieurs dus à l’appartenance du Mali à l’UEMOA ; équilibrée par un cadre institutionnel très faible. L’écart d’un cran entre le plafond FC et le plafond LC reflète l’évaluation par Moody’s des risques de transfert et de convertibilité (T&C) limités en raison de la garantie du Trésor français de l’arrimage entre le franc CFA et l’euro.