Le leader de l’ex-parti au pouvoir en Guinée-Bissau a rejeté jeudi le déploiement annoncé d’une force régionale suite à ce qui a été présenté comme un coup d’Etat avorté le 1er février.
« Nous devons dire à la Cédéao, très clairement, que nous avons une Constitution (…) qui indique que c’est l’Assemblée nationale populaire, l’organe compétent, au nom du peuple guinéen, qui doit demander l’appui éventuel d’une force étrangère et définir sa mission et son mandat », a dit devant la presse Domingos Simões Pereira, leader du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) au cours d’une conférence de presse.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé « l’envoi d’une force d’appui à la stabilisation du pays », à la suite des évènements du 1er février.
Le Palais du gouvernement, siège des ministères, a été attaqué ce jour-là par des hommes armés pendant que le président Umaro Cissoco Embalo et les membres du gouvernement y tenaient un conseil des ministres extraordinaire. Le président était sorti indemne après des heures d’échanges de tirs qui ont fait 11 morts selon le gouvernement.
« Nous devrions tous nous lever pour convoquer la nation guinéenne et dire non à l’entrée de toute force étrangère en Guinée-Bissau, sans l’autorisation de l’Assemblée nationale populaire », a déclaré Domingos Simões Pereira lors d’une conférence de presse des partis de l’Espace de coordination démocratique, organisation regroupant sept partis politiques dont le PAIGC.
M. Pereira, arrivé en tête au premier tour de la présidentielle en 2019, avait été battu au second par M. Embalo, un résultat qu’il a toujours contesté.
La Cédéao avait déployé une force pour la stabilité et la sécurité en Guinée-Bissau (Ecomib) après le coup d’Etat d’avril 2012 qui avait renversé le Premier ministre Carlos Gomes Junior, entre les deux tours de la présidentielle, dont ce dernier était le favori. Elle a quitté le pays en septembre 2020 à la fin de son mandat, après avoir permis de garantir la stabilité du pays pendant huit ans.
La Guinée-Bissau, petite nation d’environ deux millions d’habitants, frontalière du Sénégal et de la Guinée, est abonnée aux coups de force. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, elle a connu une kyrielle de coups d’Etat, militaires ou non, dont le dernier à avoir réussi remonte à 2012.
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