La coalition a annoncé avoir détruit « un système de communication utilisé pour faire fonctionner des stations de contrôle de drones ».
La coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen a annoncé, lundi 14 février, avoir détruit un système de communication utilisé, selon elle, pour des attaques de drone des rebelles houthistes et situé près du ministère des communications à Sanaa.
Riyad intervient au Yémen voisin depuis 2015 pour appuyer les forces progouvernementales contre les houthistes. Soutenus par le grand rival des Saoudiens, l’Iran, ces insurgés contrôlent une grande partie du nord du Yémen, dont la capitale, Sanaa.
« Nous avons détruit un système de communication utilisé pour faire fonctionner des stations de contrôle de drones, a annoncé la coalition, citée par l’Agence de presse saoudienne (SPA), agence officielle du royaume. Les houthistes utilisent le ministère des communications et des technologies de l’information à Sanaa pour des opérations hostiles. »
Une attaque en « réponse » à celle de jeudi
Un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) à Sanaa a confirmé les frappes aériennes de la coalition ciblant plusieurs zones de la capitale, dans les alentours du ministère. Il n’était pas possible de déterminer l’existence de victimes dans l’immédiat.
C’est la première fois que l’alliance dirigée par l’Arabie saoudite cible un ministère civil, n’ayant jusqu’ici attaqué que le ministère de la défense.
Selon la coalition, les raids de lundi ont été lancés en « réponse » à l’attaque, jeudi, de l’aéroport d’Abha, situé dans le Sud-Ouest saoudien, près de la frontière avec le Yémen. La coalition avait alors annoncé des « mesures fermes » après que douze civils avaient été blessés par des fragments de drone tombés sur cet aéroport, l’attaque déjouée par la défense saoudienne ayant été revendiquée par les rebelles yéménites.
« Les houthistes utilisent les ministères de l’Etat pour lancer des opérations hostiles », s’est justifiée la coalition, qui avait averti les civils au préalable, afin qu’ils évacuent les lieux.
Cinq employés de l’ONU enlevés dans le Sud
Dimanche, les Nations unies avaient annoncé que cinq de leurs employés avaient été enlevés dans le sud du Yémen. Ils ont été kidnappés dans le gouvernorat d’Abyan vendredi, alors qu’ils retournaient vers la ville portuaire d’Aden « après avoir accompli une mission de terrain », a déclaré à l’AFP une porte-parole de l’ONU, Eri Kaneko. « Les Nations unies sont en relation étroite avec les autorités pour assurer leur libération », a-t-elle ajouté. L’identité des ravisseurs n’a pas été précisée.
Aden est devenue la base du gouvernement yéménite reconnu internationalement après qu’il a été chassé de la capitale, Sanaa, par les rebelles houthistes, en 2014.
La guerre au Yémen a connu une montée des violences ces derniers mois, la coalition ayant intensifié les offensives contre les houthistes. Les rebelles ont, de leur côté, multiplié les attaques contre l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, un pilier de la coalition.
Selon l’ONU, au moins 377 000 personnes ont été tuées en sept ans de conflit au Yémen, le pays le plus pauvre de la Péninsule arabique, confronté à la famine et aux maladies, traversant l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.
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