Comme les taxis bagages ou encore les tricycles, les charretiers ont toujours joué un grand rôle dans l’économie du Sénégal. Ils seraient plus de 6 000 à vivre directement ou indirectement de ce transport de marchandises, d’eau potable et même d’ordures, rien qu’à Dakar. Le métier est réglementé par une loi de 2016. Le travail commence généralement à 6 heures et s’achève à 17 heures pour certains.
À l’image des cars Rapides et des Ndiaga Ndiaye, les charrettes font partie du décor de la capitale sénégalaise, Dakar. Si dans certaines régions du Sénégal comme Kaolack, Diourbel, Thiès ou Saint-Louis, ces animaux servent à transporter généralement les humains, à Dakar, ils travaillent dans le secteur du transport de marchandise ou encore du ramassage d’ordures des particuliers. Ils sont ainsi payés après chaque prestation de services. Ces jeunes, qui viennent en majorité des villages sénégalais, se battent également pour gagner dignement leur vie dans ce secteur informel de l’économie. Mais, le métier est réglementé par une loi de 2016, qui impose notamment un permis, un éclairage et une délimitation des couloirs de circulation.
En revanche, compte tenu de l’activité très informelle du secteur, il est difficile d’évaluer le nombre de travailleurs. Mais, ils seraient plus de 6 000 à vivre directement ou indirectement de ce transport de marchandises ou d’ordures dans la capitale sénégalaise. « Cela fait plusieurs années que je suis dans le domaine de ce transport effectué par des chevaux. Il m’arrive d’avoir à transporter des marchandises d’un marché à un autre ou d’un marché à une boutique. De plus en plus de boutiquiers grossistes ont leur charretier personnel, qui leur transporte leurs marchandises. Nous sommes souvent sollicités pour le transport des bagages des gens qui déménagent. Certains d’entre nous font aussi le ramassage d’ordures, chaque matin. Certains clients payent à la tâche, d’autres à la fin de chaque mois », a révélé Ibrahim Ndour, originaire de la région de Fatick, mais exerçant au marché Castors.
« Il y a des jours où on ne gagne pas assez de services et donc moins d’argent. Mais, nous devons toujours nous acquitter du versement chez le propriétaire de l’animal, un montant quotidien compris entre 3 000 et 5 000 FCFA. En plus, nous gérons l’alimentation et le bien-être de la bête. Un cheval peut consommer en moyenne 3 kg de mil et 3 kg de ripas (mélange de céréales qui sert d’aliment de bétail), par jour », a-t-il aussi fait savoir, ajoutant que le kilogramme de chacun de ces aliments coûterait à 300 FCFA. Toutefois, il reconnaît s’en sortir et parvient à vivre de ses revenus.
Plus loin au terrain de Khar Yalla, Aliou Ndiaye, originaire de Bambey, était venu prendre sa monture, pour le travail du jour aux environs de 8 heures. Il a d’abord détaché la bête, qui a aussitôt commencé à se rouler dans le sable pendant plusieurs minutes, sous le regard du jeune cavalier de 24 ans. Quelques minutes après, la charrette est placée. Contrairement à d’autres, lui, il travaille dans un dépôt de boisson et il est payé mensuellement. « Je travaille pour un dépôt de boisson. Contrairement à d’autres, nous n’avons pas de versement à faire. Nous sommes payés à la fin de chaque mois », a-t-il expliqué.
En ce qui concerne l’alimentation et les soins des animaux, il a fait comprendre que c’est l’entreprise elle-même qui s’en charge. « Quand l’animal tombe malade, c’est le patron qui prend en charge ses soins. Mais, pour prévenir tout ça, les vétérinaires les consultent régulièrement. Nous nous occupons bien de ces animaux. D’ailleurs, vous avez vu ce qui s’est passé tout à l’heure avec le cheval, je l’aidais à prendre un bain de sable, pour lui permettre de se gratter le corps et se relaxer avant le début du travail. Assez souvent, nous les brossons et les lavons pour leur bien-être », reconnaît-il.
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