Chahuté par une partie de ses supporters, le PSG et son entraîneur Mauricio Pochettino jouent gros, mardi, face au Real Madrid, en huitième de finale de Ligue des champions. Face à des Madrilènes poussifs ces dernières semaines en l’absence de Karim Benzema, le club parisien doit convaincre et séduire.
Le choc des huitièmes de finale de Ligue des champions qui oppose le Paris Saint-Germain au Real Madrid, mardi 15 février au Parc des Princes, a des allures de finale avant l’heure entre deux sérieux prétendants au sacre final.
C’est aussi une affiche entre deux clubs traversés par des doutes. Alors que le titre de champion de France ne peut plus lui échapper, à moins d’un séisme, et malgré la victoire de prestige contre Manchester City en septembre (2-0), le PSG peine toujours à séduire.
Et ce, en dépit de l’énorme investissement consenti l’été dernier par l’émir du Qatar, propriétaire du club, pour recruter le septuple Ballon d’or Lionel Messi, le gardien Gianluigi Donnarumma, vainqueur de l’Euro avec l’Italie, la star de la sélection marocaine Achraf Hakimi ou l’ancien capitaine du Real Madrid Sergio Ramos (forfait mardi).
Gagner et séduire
Entre des matchs inaboutis et seulement trois victoires lors de la phase de groupes en C1, des performances fades en Ligue 1 ou la piteuse élimination dès les huitièmes de finale de la Coupe de France contre Nice (0-0, 6-5 t.a.b.), l’effectif cinq étoiles du club de la capitale tarde à convaincre. À commencer par les propres supporters du PSG.
Les ultras ont ainsi déserté leur tribune habituelle au Parc des Princes pendant les 25 premières minutes de la rencontre de Ligue 1 contre Rennes vendredi avant de formuler, banderoles à l’appui, leur « mécontentement » contre la direction et certains joueurs. Ils ont notamment épinglé « une formation délaissée, une discipline à désirer, des mercenaires surpayés », ou encore des « dirigeants irrespectueux ».
Un climat pesant dont se serait passé l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino, qui en appelle à « l’union » avec les supporters avant le choc contre le Real Madrid. Critiqué depuis des mois et jugé responsable des copies ternes rendues par ses joueurs, l’ancien coach de Tottenham joue, selon les médias spécialisés, sa place sur cette double confrontation européenne, lui que les rumeurs voient être remplacé par Zinedine Zidane en cas de licenciement.
Le sort de ce choc sera plus que jamais conditionné par les performances des stars parisiennes comme Kylian Mbappé, encore buteur vendredi en Ligue 1. Le champion du monde 2018 se prépare à vivre une soirée spéciale face au Real… dont il est fan depuis tout petit et qui rêve de l’attirer à l’expiration de son contrat, en juin prochain.
L’autre atout de Mauricio Pochettino n’est nul autre que son compatriote Lionel Messi, la bête noire des Madrilènes contre lesquels il a inscrit 26 buts en 45 matches lorsqu’il portait le maillot du Barça.
À l’heure d’affronter le Real Madrid, treize fois champion d’Europe (un record) et désigné adversaire des Parisiens après un tirage au sort bâclé par l’UEFA et finalement donné à refaire, l’Argentin, plombé par une lente adaptation, a l’occasion de renouer avec ses fulgurances d’antan dans les grands rendez-vous européens.
L’autre star de l’effectif, Neymar, qui n’a plus rejoué depuis fin novembre en raison d’une entorse de la cheville gauche, pourrait aussi être de la partie. Son entraîneur était optimiste vendredi sur ses chances de réintégrer le groupe.
Un Real Madrid moins fringant qu’en début de saison
Une armada offensive qui pourrait donc être reconstituée à temps face à un Real Madrid qui se présente, de son côté, avec moins de certitudes qu’il y a quelques mois. Le leader de la Liga n’a gagné qu’un seul de ses quatre derniers matches.
L’entraîneur madrilène Carlo Ancelotti, qui fera son retour au Parc des Princes après avoir entraîné le club parisien entre fin 2011 et 2013, espère pouvoir relancer la machine grâce au retour de son attaquant fétiche Karim Benzema, auteur de 17 réalisations en championnat.
Mais le buteur des Bleus, qui se remet d’une blessure à la jambe gauche contractée le 23 janvier, risque de manquer de rythme mardi soir. Or sans lui, le Real a montré ses limites en attaque, à l’image de sa dernière sortie à Villarreal samedi (0-0).
Depuis le départ de Cristiano Ronaldo en 2018, Karim Benzema (34 ans) a pris une nouvelle dimension à Madrid où il fait exploser toutes ses statistiques. Il est devenu le meilleur buteur français de l’histoire de la Ligue des champions (76 buts), a dépassé le 8 janvier la barre des 300 buts marqués pour la « Maison blanche » et se rapproche de la distinction honorifique de meilleur buteur français de l’Histoire toutes compétitions confondues, 6 buts derrière les 411 réalisations de Thierry Henry.
Autant dire que les Madrilènes, qui tenteront d’imposer leur rythme au milieu de terrain grâce à leur métronome croate Luka Modric, auront grandement besoin des talents de leur attaquant pour contrecarrer les ambitions parisiennes.
AFP