C’est une course dans la course. Ouverte le 27 janvier, la collecte des parrainages d’élus nécessaires pour se qualifier à l’élection présidentielle prend fin le 4 mars, à cinq semaines du premier tour. Les prétendants à l’Elysée en sont donc à mi-chemin et le cinquième pointage du Conseil constitutionnel prévu mardi à 17 heures (sur les dix, fixés chaque semaine les mardis et jeudis), leur permettra d’avoir un bilan précis de leur situation. Qui est qualifié ? Qui est en passe de l’être ? Et qui au contraire va devoir batailler jusqu’au bout pour obtenir les 500 signatures ? Le JDD fait le point.
Ils sont déjà qualifiés
Emmanuel Macron, sans être encore à ce jour candidat à un second mandat, a été le premier à valider sa candidature dès le 3 février. Le chef de l’Etat compte actuellement 1.050 présentations. Il en avait obtenu 1.829 il y a cinq ans.
Valérie Pécresse, la candidate Les Républicains soutenue par les formations de centre-droit UDI et Les Centristes, est actuellement en tête de cette phase de récolte avec 1.249 parrainages validés. Elle a validé son billet le 8 février.
Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste, peut également encore compter sur le vivier d’élus locaux de sa formation, malgré une situation très délicate dans les sondages. Elle a dépassé les 500 signatures comme Valérie Pécresse le 8 février et compte aujourd’hui 790 soutiens.
Ils devraient valider leur ticket
Nathalie Arthaud compte aujourd’hui 419 parrainages, plus très loin du seuil qualificatif. Les réseaux locaux de Lutte ouvrière sont la grande force de ce mouvement trotskiste, qui est de chaque élection présidentielle depuis 1974. Arlette Laguiller, d’ailleurs, a le record du nombre de candidatures (six) à cette élection. Nathalie Arthaud, elle, va vivre sa troisième campagne.
Jean Lassalle est à 382 parrainages et, en attendant le décompte de mardi, a indiqué lundi en avoir déposé 498 au Conseil constitutionnel. Le député des Pyrénées-Atlantiques, à la tête du mouvement Résistons, est en avance sur ses temps de 2017 puisqu’il comptabilisait à la moitié du chemin 233 présentations et s’était qualifié dans les derniers jours avant la date limite – à l’époque, la période de validation des parrainages était de trois semaines, contre cinq cette fois.
Fabien Roussel dispose de 381 parrainages. Le secrétaire national du Pari communiste français et député du Nord devrait valider sa candidature ces prochains jours. Son mouvement, même s’il a décliné localement au cours des dernières décennies, a encore suffisamment de ressources pour porter un candidat à une élection présidentielle, ce qui sera une première depuis 2007.
Yannick Jadot a 325 parrainages. L’eurodéputé EELV, représentant du plus large « pôle écologiste » qui compte des partis alliés, a aussi les moyens pour être présent au premier tour. Cette confirmation semble plutôt être une question de jours.
Nicolas Dupont-Aignan a 280 parrainages. Le président de Debout la France, candidat pour la troisième fois à une élection présidentielle avait obtenu en 2017 ses 500 signatures à la mi-course, pour finir à un total de 707. Pas forcément inquiet, le député de l’Essonne, qui peut souffrir cette fois de la candidature en plus d’Eric Zemmour, a assuré vendredi qu’il ne lui manquait que 30 parrainages.
Marine Le Pen a 274 parrainages, soit plus de la moitié de ce qui est nécessaire avant même le décompte de mardi. Après un début poussif, ses présentations au Conseil constitutionnel ont pris un rythme satisfaisant : dans la dernière livraison du 10 février, elle en comptait 135 ce qui était le 4e plus contingent derrière les trois candidats déjà qualifiés. Si le RN (ex-FN) n’a jamais eu une histoire simple avec le système de parrainages, il a toujours réussi à se qualifier à l’exception de 1981.
Jean-Luc Mélenchon a obtenu pour le moment 258 parrainages. Lors de la dernière campagne présidentielle, à mi-parcours, il en comptait 356 et en avait eu 805 en tout, mais le leader de la France insoumise pouvait encore compter sur ses alliés communistes. Le député fustige ce système de qualification qui prive les élus signataires de leur anonymat. En attendant, difficile à se stade de ne pas imaginer le 4e de l’élection de 2017 dans la course présidentielle.
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