Russie: l’ONU met en garde contre un « péril », Kiev réclame le retrait des troupes russes

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé mercredi devant l’Assemblée générale des Nations Unies que le monde faisait face « à un moment de péril » avec la crise entre la Russie et l’Occident autour de l’Ukraine, qui a réclamé le retrait des troupes russes.

« Le conflit déclenché par la Russie avec l’Ukraine pourrait se traduire par « une nouvelle crise de réfugiés » avec « jusqu’à 5 millions de personnes supplémentaires déplacées », a averti de son côté l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.

Pour le chef de l’ONU, « la décision de la Russie de reconnaître la soi-disant indépendance des régions de Donetsk et de Lougansk et la suite sont des violations de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine et sont incompatibles avec les principes de la Charte des Nations unies ».

Prenant la parole dans la foulée, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a souligné que l’Ukraine n’était pas une menace pour la Russie. « L’Ukraine n’a jamais prévu et ne prévoit aucune opération militaire dans le Donbass » », a-t-il dit.

« Le début d’une guerre à grande échelle en Ukraine sera la fin de l’ordre mondial tel que nous le connaissons », a mis en garde Dmytro Kuleba, en demandant aux membres des Nations unies de ne pas reconnaître l’indépendance des régions de Donetsk et de Lougansk.

« Il faut que la Russie retrouve le chemin de la diplomatie », qu’elle « retire ses troupes, cesse de déstabiliser la région », a réclamé le ministre ukrainien. « Nous voulons la paix ! », a lancé à la fin de son long discours Dmytro Kuleba, vivement applaudi.

La majorité des orateurs, représentant tous les continents, ont critiqué plus ou moins ouvertement les décisions et actions récentes de Moscou.

« Époque d’empires »
« Si la Russie continue sur cette voie, elle pourrait – selon nos estimations – créer une nouvelle crise de réfugiés, l’une des plus importantes auxquelles le monde soit confronté aujourd’hui, avec jusqu’à 5 millions de personnes supplémentaires déplacées par la guerre choisie par la Russie et sa pression exercée sur les voisins de l’Ukraine », a affirmé l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.

« Parce que l’Ukraine est l’un des plus grands fournisseurs de blé au monde, en particulier pour le monde en développement, les actions de la Russie pourraient provoquer une flambée des prix des denrées alimentaires et conduire à une faim encore plus désespérée dans des endroits comme la Libye, le Yémen et le Liban », a aussi affirmé la diplomate américaine.

Deux jours après une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield a une nouvelle fois appelé la Russie à faire marche arrière. Moscou est un membre permanent du Conseil de sécurité, doté d’un droit de veto, ce qui lui permet d’annihiler toute tentative dans cette instance pour la condamner.

« Nous sommes en 2022 » et « nous ne reviendrons pas à une époque d’empires et de colonies – ou à l’URSS ou à l’Union soviétique », a fait valoir Linda Thomas-Greenfield. « Nous avons avancé et devons veiller, comme l’a dit lundi le Kenya au Conseil de sécurité, à ce que +les braises des empires morts n’enflamment pas de nouvelles formes d’oppression et de violence+ », a-t-elle ajouté.

Au préalable, son homologue russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, avait affirmé que la situation aujourd’hui était le résultat du « coup d’Etat de 2014 » qui a conduit à un changement de pouvoir en Ukraine. Depuis, Kiev mène une « répression » à l’égard de la minorité russophone en Ukraine, a-t-il dénoncé, évoquant même – une première à l’ONU – le terme de « génocide » utilisé récemment par le président russe Vladimir Poutine.

Selon lui, l’absence d’action de Kiev en faveur de l’est du pays a poussé « des dizaines de milliers de personnes » à fuir vers la Russie.

Mardi, Antonio Guterres avait rejeté fermement cette assertion d’un « génocide » commis dans le Donbass.

La réunion de l’Assemblée générale à laquelle participent mercredi les 193 membres de l’ONU est une session annuelle sur les « territoires ukrainiens occupés temporairement », organisée depuis l’annexion en 2014 de la Crimée par la Russie.

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