Le gouvernement ukrainien déplore plus de 40 soldats tombés au combat au cours des premières heures de ce conflit.
C’est la guerre : l’armée russe envahit l’Ukraine
Au-delà des paroles, une intervention rapide. Immédiatement après l’annonce d’une intervention militaire en Ukraine par le président Vladimir Poutine, les soldats russes se sont attaqués aux infrastructures militaires ukrainiennes au cours de la nuit de mercredi à jeudi.
Alors que les sirènes d’avertissement anti-bombardement ont retenti tôt jeudi à Kiev, l’armée russe a assuré viser avec des armes de haute précision les sites militaires en Ukraine, ont rapporté les agences de presse russes.
Les infrastructures militaires, les installations de défense aérienne, les aérodromes militaires et l’aviation des forces armées ukrainiennes sont mis hors d’état de nuire avec des armes de haute précision, a indiqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence TASS.
En matinée jeudi, l’armée russe a annoncé que les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine qu’elle assiste ont réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
De son côté, l’armée ukrainienne a affirmé avoir abattu dans l’est du pays cinq avions et un hélicoptère de l’armée russe. De plus, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que plus de 40 soldats et une dizaine de civils ont péri au cours des premières heures de ce conflit.
De puissantes explosions ont été entendues à plusieurs endroits en Ukraine, que ce soit à Odessa, un port de la mer Noire dans le sud du pays, dans la ville portuaire de Maroupol, à Kiev et dans plusieurs autres villes du pays.
L’Ukraine a été attaquée par la Russie le long des frontières russe et bélarusse, ont déclaré dans un communiqué les gardes-frontières ukrainiens.
La frontière d’État ukrainienne a été attaquée par des troupes russes depuis la Russie et le Bélarus, a indiqué ce communiqué selon lequel les attaques ont notamment été réalisées à l’aide d’artillerie.
Dans un discours télévisé prononcé tôt jeudi matin, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une opération militaire en Ukraine, dans la région du Donbass, pour démilitariser le pays.
Dans son discours, le président a appelé les militaires ukrainiens à déposer les armes. De plus, Vladimir Poutine a promis de répliquer à ceux qui interféreraient avec l’opération que mèneront les Russes.
Le dirigeant a soutenu que la responsabilité de toute effusion de sang incombera à la conscience du régime ukrainien.
Tout en instaurant la loi martiale, le président ukrainien a appelé ses concitoyens à ne pas paniquer face à l’offensive russe qui frappe leur pays.
Pas de panique, nous sommes prêts pour tout, nous allons vaincre, a dit Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié sur Facebook, ajoutant que la Russie avait effectué des frappes contre des infrastructures militaires et des gardes-frontières.
Une attaque injustifiée, dénonce Joe Biden
Le président des États-Unis, Joe Biden, a dénoncé l’attaque injustifiée de la Russie contre l’Ukraine. Dans un communiqué, le locataire de la Maison-Blanche estime que cette attaque provoquera des souffrances et pertes humaines catastrophiques.
Le président s’exprimera sur le conflit opposant la Russie et l’Ukraine jeudi matin.
M. Biden a précisé qu’il rencontrera le même jour ses homologues du G7.
L’annonce par le président russe est intervenue au moment même où le Conseil de sécurité de l’ONU se réunissait sur la question de la crise entre l’Ukraine et la Russie.
L’Ukraine demande à la Russie et à l’ONU de mettre un terme à la guerre, a lancé mercredi l’ambassadeur ukrainien auprès de l’Organisation des Nations unies, Sergiy Kyslytsya.
Appelez Poutine, appelez [le ministre des Affaires étrangères] Lavrov pour stopper cette agression, a exhorté M. Kyslytsya en s’adressant à son homologue russe, Vassily Nebenzia.
Ce n’est pas une guerre, c’est une opération militaire, a rétorqué M. Nebenzia, lors d’un vif échange entre les deux hommes.
M. Nebenzia a affirmé que son pays ciblait la junte au pouvoir à Kiev.
Nous ne sommes pas agressifs envers le peuple ukrainien, mais envers la junte au pouvoir à Kiev, a-t-il déclaré en conclusion de son discours devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
L’ambassadeur de France à l’ONU, Nicolas de Rivière, a dénoncé mercredi soir le mépris affiché par la Russie à l’égard des Nations unies.
Les actions de la Russie auront de lourdes conséquences, dit Justin Trudeau
Le premier ministre du Canada Justin Trudeau a réagi à l’attaque de la Russie contre l’Ukraine dans un communiqué diffusé en fin de soirée mercredi.
Le Canada condamne dans les termes les plus fermes qui soient l’attaque injustifiable de la Russie contre l’Ukraine. Ces actions non provoquées constituent une autre violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. […] Le Canada exhorte la Russie à mettre fin immédiatement à toute action hostile et provocatrice contre l’Ukraine. […] Les actions de la Russie auront de lourdes conséquences.
M. Trudeau a indiqué qu’il participera jeudi à la rencontre des membres du G7.
Le premier ministre a souligné que le Canada continuera à travailler rapidement et en étroite collaboration avec l’OTAN et les alliés pour apporter une réponse collective à ces actes irresponsables et dangereux, notamment par l’imposition d’importantes sanctions qui s’ajouteront à celles déjà annoncées.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié l’opération militaire russe lancée en Ukraine de violation éclatante du droit international, parlant d’une journée sombre pour l’Europe tout entière.
L’Allemagne condamne de la manière la plus ferme cet acte sans scrupules du président [Vladimir] Poutine, notre solidarité va à l’Ukraine et à ses habitants, a-t-il ajouté dans un communiqué.
La France condamne fermement la décision de la Russie de faire la guerre à l’Ukraine, a réagi le président Emmanuel Macron, en appelant Moscou à mettre immédiatement fin à ses opérations militaires.
Le premier ministre britannique Boris Johnson présidera jeudi matin une réunion de crise pour décider de la réponse à apporter aux horribles attaques de la Russie contre l’Ukraine, a annoncé Downing Street.
Les ambassadeurs des 30 pays membres de l’OTAN se réuniront également en urgence jeudi matin à Bruxelles, a annoncé un porte-parole de l’Alliance.
Le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a condamné l’attaque téméraire et non provoquée de Moscou, doit tenir une conférence de presse, selon la même source.
Fermeture de l’espace aérien
L’Ukraine avait indiqué en début de nuit jeudi avoir fermé son espace aérien pour l’aviation civile.
Un peu auparavant, la Russie annonçait également la fermeture partielle de son espace aérien, à l’est de sa frontière avec l’Ukraine, afin de maintenir la sécurité des avions civils, selon un avis envoyé aux compagnies d’aviation.
Par la suite, les vols ont été annulés depuis les aéroports des grandes villes du sud de la Russie, à proximité de l’Ukraine.
Selon les agences, les vols sont annulés à Rostov-sur-le-Don, Krasnodar, Sotchi et Anapa, toutes situées à proximité de l’Ukraine ou au bord de la mer Noire.
Quelques minutes avant le discours du président russe, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait exhorté le président russe à ne pas attaquer l’Ukraine. Empêchez vos troupes d’attaquer l’Ukraine. Donnez une chance à la paix, a-t-il plaidé en vain.
Les marchés secoués
La Bourse de Tokyo a terminé jeudi en nette baisse et celle de Hong Kong perdait plus de 3 % dans l’après-midi après le déclenchement de l’attaque russe, qui faisait flamber encore davantage les prix du pétrole.
L’indice vedette Nikkei à Tokyo a perdu 1,81 % à 25 970,82 points (-478,79 points), accusant sa cinquième séance de baisse d’affilée et atteignant un plus bas en clôture depuis novembre 2020.
Les prix du pétrole, eux, s’envolaient : le baril de Brent de la mer du Nord a dépassé la barre des 100 dollars américains pour la première fois depuis septembre 2014, et le baril américain de West Texas Intermediate (WTI) se rapprochait aussi des 100 dollars.
La Bourse de Moscou chutait de 14 % après une suspension temporaire de ses activités.
Les indices européens, comme le CAC 40, en France, et le Dax, à Francfort, chutaient d’environ 4 % à leur ouverture jeudi.
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