De premiers combats ont lieu dans la capitale ukrainienne, ce 25 février. L’Union européenne a annoncé une nouvelle série de sanctions économiques contre la Russie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a invité les Européens ayant une expérience du combat à se rendre en Ukraine pour combattre l’armée russe. Le récit de l’invasion de l’Ukraine, heure par heure.
16h20- Poutine appelle l’armée ukrainienne à « prendre le pouvoir » à Kiev
Le président russe Vladimir Poutine a appelé vendredi les militaires ukrainiens à « prendre le pouvoir » à Kiev en renversant le président Volodymyr Zelensky et son entourage, qu’il a qualifiés de « néonazis » et de « drogués ».
« Prenez le pouvoir entre vos mains. Il me semble qu’il sera plus facile de négocier entre vous et moi », a lancé M. Poutine à l’armée ukrainienne dans une intervention retransmise à la télévision russe. Il a affirmé ne pas combattre en Ukraine des unités de l’armée mais des formations nationalistes qui se comportent « comme des terroristes » utilisant des civils « comme des boucliers humains ».
Poutine a aussi qualifié le président ukrainien Volodymyr Zelensky et ses ministres de « clique de toxicomanes et de néonazis, qui s’est installée à Kiev et a pris en otage tout le peuple ukrainien ». Moscou qualifie les autorités ukrainiennes de « néonazis » ou de « junte » depuis 2014 et le déclenchement de la guerre dans l’Est russophone de l’Ukraine entre séparatistes et forces de Kiev, et ceci bien que M. Zelensky ait des origines juives.
Les accusations de « drogué » renvoient à celles lancées par les détracteurs de M. Zelensky lors de la présidentielle de 2019, à laquelle il avait été confortablement élu. La Russie reproche à l’Ukraine d’avoir intégré au sein de ses forces armées des unités proches de l’extrême droite et a cité la « dénazification » de l’Ukraine comme l’un des objectifs de son invasion.
M. Poutine a accusé vendredi ces unités d’agir « comme des terroristes ». L’Ukraine a elle aussi comparé les agissements de la Russie à ceux de « l’Allemagne nazie » pendant la Deuxième Guerre mondiale.
16h15 – La France se déclare en faveur de l’exclusion de la Russie de Swift
La France est en faveur de l’exclusion de la Russie du système bancaire Swift, a affirmé vendredi le ministre français des Finances Bruno Le Maire, afin de sanctionner la Russie de l’invasion en Ukraine.
« Certains États membres ont fait part de réserves, la France ne fait pas partie de ces États », a déclaré le ministre au cours d’une conférence de presse dans le cadre d’une conférence rassemblant les ministres des Finances de l’UE.
15h55 – L’Ukraine évoque 2.800 morts côté russe
Environ 2.800 soldats russes ont été tués dans le cadre de l’offensive de la Russie contre l’Ukraine, a déclaré vendredi la vice-ministre ukrainienne de la Défense. Sur sa page Facebook, Hanna Malya affirme que la Russie a aussi perdu 80 chars, 516 véhicules blindés, 10 avions et sept hélicoptères depuis le lancement de cette offensive jeudi matin.
15h40 – Johnson et ses alliés d’Europe du Nord estiment nécessaires « plus de sanctions »
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et ses alliés d’Europe du Nord ont convenu vendredi que « plus de sanctions » étaient nécessaires contre Moscou après l’invasion de l’Ukraine, visant notamment « l’entourage proche » du président Vladimir Poutine, a indiqué Downing Street.
« Lors d’un appel entre M. Johnson et ses alliés de la Joint Expeditionary Force (JEF), qui regroupe dix Etats dont les pays baltes, « les dirigeants sont convenus que plus de sanctions étaient nécessaires, se concentrant notamment sur l’entourage proche du président Poutine », a précisé une porte-parole de Downing Street.
15h20 – La Pologne ferme son espace aérien aux compagnies russes à partir de minuit
La Pologne va fermer son espace aérien aux compagnies aériennes russes à partir de vendredi minuit, en réponse à l’attaque lancée jeudi par la Russie en Ukraine, a annoncé le gouvernement.
« J’ai ordonné la préparation d’une résolution du conseil des ministres qui conduira à la fermeture de l’espace aérien au-dessus de la Pologne aux compagnies aériennes russes », a écrit le Premier ministre Mateusz Morawiecki sur Facebook. Un porte-parole de l’exécutif polonais a ensuite précisé sur Twitter que « l’interdiction entrera en vigueur à partir de minuit ».
15h07 – « Plus de 50.000 personnes ont quitté l’Ukraine en deux jours »
Filippo Grandi, haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, assure que « plus de 50 000 personnes ont quitté l’Ukraine en deux jours » au lendemain de l’invasion russe en Ukraine. Cet exode se dirige surtout vers la Pologne. Le pays a déjà annoncé l’ouverture de neuf centres d’accueil. Il s’agit en majorité de femmes et d’enfants, car la loi martiale impose aux hommes âgés de 18 à 60 ans de rester en Ukraine. Des dizaines de personnes ont également passé la nuit dernière dans la gare de Przemysl. Des réfugiés sont aussi arrivés en Moldavie.
15h00 – Macron soutient que les sanctions européennes concerneront « les plus hauts dirigeants » russes
Les sanctions européennes après l’invasion de l’Ukraine concerneront « les plus hauts dirigeants » russes, a fait savoir vendredi le président français Emmanuel Macron dans un message lu par les présidents des deux chambres du Parlement.
« Le Conseil européen a acté hier une série de sanctions inédites touchant la Russie et la Biélorussie. Les sanctions concerneront également des personnalités russes, y compris les plus hauts dirigeants de la Fédération de Russie », a assuré le chef de l’Etat.
14h40 – Un accord des 27 pour sanctionner Poutine et Lavrov par le gel de leurs avoirs
Les Européens ont décidé vendredi de sanctionner le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov par un gel de leurs avoirs dans l’UE, ont indiqué des sources européennes à l’AFP.
La mesure avait été évoquée pendant le sommet européen extraordinaire jeudi à Bruxelles et a été ajoutée vendredi au paquet de sanctions que les ministres des Affaires étrangères vont mettre en oeuvre, a-t-on précisé de mêmes sources. L’Allemagne et l’Italie ont levé vendredi les réserves opposées pendant le sommet à cette proposition soutenue par un grand nombre de dirigeants européens, ont précisé deux responsables.
Les Européens ont en outre décidé de supprimer la faculté de voyager sans visas dans l’UE pour les porteurs de passeport russe de service dans le train de sanctions approuvé par les 27 jeudi soir. Ces mesures répondent à l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky de renforcer les sanctions européennes contre la Russie pour la punir de son invasion de l’Ukraine.
14h35 – Le président de l’Assemblée nationale lit aux députés un message d’Emmanuel Macron
« La Russie, tournant le dos à ses engagements et à la voie diplomatique, fait le choix de la confrontation déstabilisatrice pour l’ensemble du continent. » Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, lit aux députés un message du chef de l’Etat Emmanuel Macron. Cette voie offerte par la Constitution n’avait pas été utilisée depuis 2002. Le message sera également lu au Sénat.
14h20 – Poutine prêt à envoyer une délégation pour des pourparlers avec l’Ukraine à Minsk
Le président russe Vladimir Poutine est prêt à envoyer une délégation russe au niveau des ministères de la Défense et des Affaires étrangères et de l’administration présidentielle dans la capitale de son allié bélarusse, Minsk, pour des pourparlers avec l’Ukraine qu’il a envahie, a affirmé vendredi son porte-parole cité par les agences russes.
Minsk est la capitale du Bélarus qui a permis à la Russie d’utiliser son territoire pour l’invasion, notamment aux forces se dirigeant actuellement vers Kiev. Le Kremlin a systématiquement refusé des pourparlers avec l’Ukraine, malgré des demandes répétées du président ukrainien Volodymyr Zelensky avant le déclenchement de l’invasion russe jeudi. Le président ukrainien avait même dit quelques heures avant le début de la campagne militaire russe qu’il avait tenté de joindre en vain M. Poutine.
Vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré que l’objectif de l’invasion russe de l’Ukraine était de « libérer » les Ukrainiens « de l’oppression », laissant entendre que Moscou comptait renverser le pouvoir en place. Il avait ajouté que la Russie était prête à des négociations si l’Ukraine « dépose les armes ».
14h15 – Le pape se rend à l’ambassade russe pour dire sa préoccupation
Le pape François a annulé plusieurs engagements en raison d’une douleur « aiguë » au genou, mais s’est rendu vendredi à l’ambassade de Russie à Rome pour exprimer sa « préoccupation » après l’invasion de l’Ukraine, a annoncé le Vatican.
14h10 – Le conflit en Ukraine pourrait réduire de 0,3 à 0,4 point la croissance économique de la zone euro selon la BCE
L’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, a déclaré aux autres responsables de l’institution que le conflit en Ukraine pourrait réduire de 0,3 à 0,4 point de pourcentage la croissance économique de la zone euro cette année. Ce « scénario central » a été présenté par Philip Lane lors de la réunion informelle du Conseil des gouverneurs jeudi à Paris, quelques heures après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.
Philip Lane a aussi présenté un scénario plus sombre dans lequel le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro serait amputé de près de 1% et un plus bénin dans lequel les événements en Ukraine n’auraient aucun impact sur la croissance, ce que les sources ont jugé improbable.
14h00 – La Suède va fournir une aide militaire à l’Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky annonce que la Suède va fournir une aide militaire, technique et humanitaire à l’Ukraine. « Je suis reconnaissant au Premier ministre suédois de son soutien concret », écrit le chef d’Etat. « Construisons ensemble une coalition anti-Poutine ! »
13h50 – L’Ukraine enregistre des données de radiation préoccupantes à la centrale de Tchernobyl, tombée aux mains de l’armée russe
« Il y a eu une hausse des indicateurs au-delà des niveaux de contrôle à 03h20, a indiqué à l’AFP le directeur-adjoint du département ukrainien pour les questions de sécurité des installations nucléaires, Alexandre Grigorach. Mais on ne peut pas vérifier, car tout le personnel a été évacué », a-t-il indiqué, joint par téléphone. Le Parlement ukrainien, la Rada, a lui aussi indiqué sur son compte Telegram que le système automatisé de contrôle avait fait état d’une hausse des « rayons gamma », signe de radioactivité, sans préciser le niveau. « Du fait de l’occupation et des hostilités, il est actuellement impossible d’établir les raisons » de ces relevés, a-t-il ajouté.
Un porte-parole de l’armée russe a lui assuré qu’il n’y avait aucune inquiétude à avoir pour la sécurité du réacteur qui a explosé en 1986, irradiant une partie de l’Europe, ni son sarcophage, assurant, contrairement à la partie ukrainienne, que le personnel était toujours sur place. « Un accord a été trouvé avec un bataillon de la force de sécurité de l’énergie atomique d’Ukraine en vue d’une sécurisation en commun des blocs énergétiques et du sarcophage de la centrale nucléaire de Tchernobyl, a déclaré Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Les radiations dans la zone de la centrale nucléaire sont conformes à la norme », a-t-il assuré, affirmant que « le personnel de la centrale (…) surveille la situation avec la radioactivité ».
13h40 – Nicolas Sarkozy considère que l’Otan, le G7, le G20 et l’ONU « ne fonctionnent pas »
Après son entretien avec Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy a encouragé à « continuer dans la voie de la diplomatie », car il « n’y pas d’autre choix ». L’ancien président de la République appelle à la « créativité » pour installer de nouvelles institutions multilatérales, car l’Otan, le G7, le G20 et l’ONU « ne fonctionnent pas ». « Nous sommes en 2022, il est temps d’inventer les institutions qui permettront le multilatéralisme du XXIe siècle. Or nous vivons avec les institutions qui sont celles du XXe siècle. C’est à la France (…) de proposer de grandes initiatives. De toute crise peut sortir le pire, mais parfois le meilleur », a-t-il conclu.
Nicolas Sarkozy a également déploré l’agressivité qui ne cesse de se déchaîner dans les relations internationales semaine après semaine. « Le temps de la désescalade doit venir. La seule voie possible, c’est la diplomatie. Car l’alternative à la diplomatie, c’est la guerre totale ». Selon lui, aucun peuple à travers le monde ne peut le souhaiter. « C’est la raison pour laquelle j’ai approuvé la démarche du président Macron quand il est allé à Moscou. »
13h30 – Le président ukrainien appelle les Européens aguerris à venir combattre en Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a invité vendredi les Européens ayant une expérience du combat à se rendre en Ukraine pour repousser l’invasion de l’armée russe. « Si vous avez une expérience du combat (…) vous pouvez venir dans notre pays pour défendre l’Europe », a déclaré M. Zelensky.
L’Union européenne et les Etats-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre Moscou, sans toutefois prendre les mesures jugées les plus dures comme une exclusion du système de messagerie interbancaire Swift. « Comment allez-vous vous-mêmes vous défendre si vous êtes si lents à aider l’Ukraine ? », a lancé M. Zelensky à l’adresse des Européens. « Annuler les visas pour les Russes ? Déconnexion (du réseau interbancaire) SWIFT ? Isolement total de la Russie ? Rappel d’ambassadeurs ? Embargo sur le pétrole ? Aujourd’hui, tout doit être sur la table, car c’est une menace pour nous tous, toute l’Europe », a-t-il ajouté.
« L’Europe est suffisamment forte pour stopper cette agression », a-t-il insisté.
13 h 11- François Hollande appelle à « renforcer les sanctions » contre la Russie
L’Europe doit « relever le niveau des sanctions » contre la Russie, qui « sont insuffisantes », a recommandé vendredi l’ex-président François Hollande à Emmanuel Macron, suggérant notamment l’arrêt des importations de gaz. « Il n’y a pas de diplomatie sans rapport de force », a insisté l’ancien président reçu à l’Elysée, « l’Europe doit se faire respecter ». « Je considère qu’il faut encore renforcer les sanctions, et notamment les sanctions financières, aussi (sur) le système de transactions monétaires, de manière à ce que la Russie, son économie et ses dirigeants puissent être lourdement frappés », a-t-il déclaré à l’issue d’une entrevue d’une heure avec le chef de l’Etat.
« Oui, ce sera plus coûteux, et notamment pour nos amis allemands, de ne plus s’approvisionner en gaz russe. Mais comment aller justifier qu’on continue à acheter du gaz russe quand la Russie intervient militairement dans un pays indépendant? », a-t-il lancé. « L’Europe a pu être considérée comme naïve », a-t-il encore relevé, en appelant l’UE à renforcer sa défense. Il a enfin critiqué à mots couverts les candidats à la présidentielle qui ont remis en cause l’alliance atlantique, ainsi que ceux qui « promettent beaucoup » alors que la crise en Ukraine risque de pénaliser l’ économie française.
12 h 00- Angela Merkel déplore « une profonde rupture dans l’histoire de l’Europe »
L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel a condamné vendredi la « guerre d’agression » menée par la Russie contre l’Ukraine, qui marque une « profonde rupture dans l’histoire de l’Europe ». « C’est avec la plus grande inquiétude que je suis l’évolution de la situation après la nouvelle attaque, qui suit celle de 2014 (contre la Crimée), de la Russie dirigée par le président Poutine contre l’intégrité territoriale et la souveraineté » de l’Ukraine, écrit Mme Merkel dans une déclaration transmise par ses services.
« Cette guerre d’agression menée par la Russie marque une profonde rupture dans l’histoire de l’Europe après la fin de la Guerre froide », estime Mme Merkel, qui a quitté le pouvoir en décembre après 16 années aux commandes de l’Allemagne.
11 h 45- La Russie prépare un nouvel assaut sur Kiev
L’état-major de l’armée ukrainienne a déclaré vendredi que la Russie utilisait l’aérodrome militaire de Gomel, en Biélorussie, pour rassembler des troupes dans le but de lancer un assaut sur Kiev, car celui d’Hostomel, plus proche de la capitale de l’Ukraine, a subi d’importants dégâts.
« Dans le but d’intimider la population ukrainienne, l’ennemi fait de plus en plus clairement le choix de détruire des infrastructures et des habitations civiles », ajoute l’état-major des forces armées d’Ukraine dans un message publié sur Facebook. Il dit aussi que les troupes russes avancent vers Kiev depuis plusieurs directions et que des combats sont en cours autour de Marioupol, dans le sud du pays, et de Kharkiv, dans le nord-est.
11 h 30- Moscou ripostera aux sanctions des pays occidentaux
Le Kremlin a promis vendredi des répliques « symétriques ou asymétriques » aux sanctions imposées par l’Occident à la Russie en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine. « Les mesures de riposte suivront, bien évidemment », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « A quel point elles seront symétriques ou asymétriques, cela va dépendre de l’analyse des restrictions » imposées à la Russie, a-t-il ajouté.
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