Le président du MoDem, François Bayrou, a indiqué vendredi à l’AFP que son initiative de « banque des parrainages » avait recueilli le soutien de 365 signataires, une réserve a priori suffisante pour garantir à Marine Le Pen et Eric Zemmour, à la peine dans leur récolte de paraphes, qu’ils concourent à l’élection présidentielle.
« Nous avons atteint 365 signatures, ce qui est remarquable, parce que ça montre qu’il y a un besoin démocratique en France: quand on propose des réponses précises et concrètes, alors les maires, les élus, en tant que citoyens, répondent et s’engagent », a considéré M. Bayrou.
« Ce sera une décision de chacun des signataires, personnellement, mais un tel nombre devrait permettre à plusieurs des candidats concernés d’atteindre la barre des 500 », a-t-il ajouté.
Le patron du parti centriste doit tenir une réunion vendredi en fin d’après-midi avec les signataires – environ 300 maires, ainsi que des parlementaires et des conseillers départementaux et régionaux – pour procéder à la répartition de leurs parrainages, dans « une démarche absolument civique où chaque élu prend ses responsabilités ».
Les candidats à l’élection présidentielle ont jusqu’au 4 mars pour justifier de 500 parrainages.
Selon le dernier décompte du Conseil constitutionnel publié jeudi, il en manque au moins entre 80 et 90 à Marine Le Pen et Eric Zemmour, alors que Jean-Luc Mélenchon, un temps à la peine, a finalement recueilli le nombre de signatures nécessaires.
Initialement prévu par François Bayrou pour « sauver » les candidats considérés comme légitimes, c’est-à-dire crédités d’au moins 10% dans les intentions de vote, le mécanisme pourra bénéficier à d’autres candidats – Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau, Philippe Poutou ou Christiane Taubira sont notamment en difficulté -, à la discrétion des signataires, eu égard à leur grand nombre.
« J’ai absolument la certitude que nous sommes dans notre rôle de garant de la démocratie en permettant la candidature, y compris de ceux que nous combattrons le plus », a fait valoir le haut commissaire au Plan, alors que chaque volontaire paraphera une déclaration stipulant que ce « parrainage ne constitue en rien un soutien politique au candidat concerné ».
« C’est une démarche totalement inédite mais qui a une signification démocratique profonde: tous ceux qui s’inscrivent dans cette démarche pensent et savent que la démocratie doit permettre le pluralisme des expressions, ce qui ne signifie pas approbation de tous les acteurs du débat », a-t-il ajouté, en soulignant la grande diversité politique des parrains.
Le maire de Pau a par ailleurs indiqué qu’il accorderait lui aussi son parrainage à un candidat en difficulté.
Outre M. Mélenchon, Valérie Pécresse, Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Fabien Roussel, Jean Lassalle et Nathalie Arthaud ont déjà recueilli au moins 500 parrainages.
challenges